Les soins de santé ne sont pas aussi sûrs qu'ils le devraient. Les erreurs de diagnostic et de prescription médicale constituent une source majeure de dommages pour les patients. Un ensemble de preuves substantielles fait apparaître les erreurs médicales comme une cause notable de décès et de lésions. Ainsi, d'après des études menées, dont «The Harvard Medical Practice Study (Étude Harvard sur la pratique médicale)» ou «Epidemiology of Medical Error» (Épidémiologie de l'erreur médicale)], entre 10 et 16% des patients hospitalisés sont victimes d'un incident lié aux soins qui leur sont prodigués, et le taux de mortalité chez ces patients oscille entre 5 et 8%. Ces incidents sont généralement liés à un problème inhérent aux systèmes de santé. Ainsi, notent les différentes études, «ces erreurs sont généralement la cause d'un enchaînement d'incidents survenant dans le macro-environnement et dans le micro-environnement du patient à la suite de déficiences de la structure et de l'organisation des soins de santé et ne sont pas simplement la conséquence d'une erreur humaine commise par le professionnel qui peut se trouver à l'extrémité de la chaîne de traitement». Les erreurs de diagnostic se rencontrent dans chacune des spécialités médicales et peuvent atteindre 15 à 20% essentiellement pour les maladies rares. Il faut savoir que les diagnostics erronés, les problèmes liés aux prescriptions peuvent aussi conduire à l'erreur médicale. D'après le conseil national de l'Ordre des médecins, les psychiatres sont les premiers exposés au risque d'erreurs médicales, car cette spécialité et les conditions de son exercice sont assez particulières. Il est rapporté que deux psychiatres exerçant à Alger ont été récemment condamnés. Les victimes d'erreurs médicales sont ainsi appelées à saisir le conseil de l'Ordre des médecins qui se charge d'établir l'expertise médicale afin de déterminer la responsabilité médicale et, par conséquent, décider de l'ouverture d'une enquête. Une procédure qui permettra par la suite de porter l'affaire devant la justice. Pour rappel, 50 médecins tenus responsables d'erreurs médicales graves ont été emprisonnés ces dernières années en Algérie. R. S. La désinformation médicale Des «médecins sous influence» pharmaceutique propagent les biais et la désinformation comme jadis la fièvre puerpérale, nous dit Peter R. Mansfield fondateur et actuel directeur de l'association internationale Healthy Skepticism, qui milite contre l'influence de l'industrie pharmaceutique sur l'information des professionnels de santé et du public et dénonce l'impact nocif des conflits d'intérêts et des techniques de marketing sur les systèmes de santé et de soins. Cette association milite contre les tromperies du marketing pharmaceutique, pour s'étendre à l'éducation sur les vertus d'une médecine fondée sur le niveau de preuve (evidence-based medicine ou EBM), ainsi qu'aux questions d'encadrement éthique de la médecine, à partir d'une critique argumentée de la désinformation induite par l'influence de l'industrie pharmaceutique sur l'information santé et la pratique médicale.Le Pr Peter R. Mansfield appelle à agir concrètement et efficacement contre les conflits d'intérêts médico-pharmaceutiques et leurs conséquences en matière de prescriptions irrationnelles, qui prennent la forme de catastrophes humaines et sanitaires et font exploser les coûts de la santé. Source : revue scientifique