Réunis en séminaire hier et aujourd'hui à Sidi Fredj, les spécialistes de la population auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, ainsi que les directeurs de la santé de la plupart des wilayas et des statisticiens de l'Office national des statistiques (ONS), ont débattu les axes stratégiques ainsi que les priorités en matière de population et de développement. Cette initiative a pour but ultime de décentraliser l'étude de la population algérienne par l'activation des Comités de la population de wilaya (CPW) et la création d'une base de données statistiques au niveau de l'ensemble des communes. Même si les indices démographiques en Algérie sont en nette amélioration, il reste aux spécialistes la lourde tâche de gérer l'accroissement de la population qui atteindra les 50 millions à l'horizon 2050, mais aussi le vieillissement de la population qui se fera sentir vers 2040. Les priorités à intégrer dans les stratégies de population et de développement d'ici 2010 sont, selon les spécialistes, la lutte contre la pauvreté qui appelle le renforcement des mécanismes de soutien en direction des catégories les plus défavorisées ; la prise en compte de la modification de la structure par âge et le vieillissement annoncé de la population ; les migrations internationales et internes, qui nécessitent d'être mieux cernées à l'effet d'assurer à la fois une meilleure protection des droits fondamentaux des migrants et de renforcer leur contribution à l'accroissement des ressources économiques et sociales au niveau national ; et enfin la lutte contre l'analphabétisme, notamment féminin, et la défense des droits de la femme. Cette politique de population à l'horizon 2010, dont les jalons ont été lancés, a pour finalité de réaliser l'équilibre entre les ressources humaines, économiques et naturelles en Algérie. Les chiffres qui ont été exposés par les spécialistes lors de ce séminaire ont démontré le déséquilibre existant en Algérie, entre ville et campagne, entre wilayas du Nord et wilayas du Sud et au sein même des wilayas. Les indicateurs globaux montrent un taux de fécondité de 2,4 enfants par femme, avec un but à atteindre de 2,1. Un taux de mortalité infantile et maternelle à diviser par deux. La progression du nombre de mariages, qui a atteint les 240 000 en 2003, contredit la tendance au mariage tardif que sont en train de connaître nos concitoyens. L'âge moyen du mariage était de 20 ans dans les années 1950, il est de 31 ans aujourd'hui. Enfin, l'espérance de vie des Algériens, qui est de 73,9 ans, devrait se situer en 2010 au-delà de 75 ans. Une enquête sur la santé de la famille algérienne, qui a été réalisée en 2002 par le ministère de la Santé et l'ONS, démontre par exemple, que 8,9% des femmes algériennes interrogées ont répondu oui à la question de savoir si elles lisaient quotidiennement la presse, alors que 77,6% d'entre elles regardent chaque jour la télévision. Ce rapport prend en compte le nombre important de paraboles, dont il estime le parc à 49,5% des foyers en Algérie. Enfin, les prévisions de l'ONS avancent un chiffre de 32,60 millions d'Algériens au 1er janvier 2005.