Le mouvement de redressement et de l'authenticité, constitué d'anciens militants, membres du comité central et du bureau politique du Front de libération nationale (FLN) et dirigé par Salah Goudjil, contre l'actuelle direction du parti, à sa tête Abdelaziz Belkhadem, a décidé de passer à l'action. A l'issue d'une réunion qu'il a tenue avant-hier dans une villa à Draria, sur les hauteurs d'Alger, les frondeurs du FLN disent, dans un communiqué rendu public le même jour, que la préparation du congrès extraordinaire est dorénavant effective. Pas seulement, ils préparent un recours devant la justice. Un recours qui remet en cause le 9e congrès et ses travaux. Bien que la fronde soit dirigée contre le secrétaire général du FLN, indirectement les redresseurs contestent un congrès qui a vu consacrer le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, président du parti. Reste à savoir si la justice accédera à la demande du mouvement de redressement et de l'authenticité ? Une autre question se pose : celui-ci arrivera-t-il à mobiliser de l'intérieur du comité central pour satisfaire aux conditions légales de tenir un congrès extraordinaire ? Le chef de file de la fronde, Salah Goudjil, avait appelé récemment les militants du FLN à se déterminer dans ce conflit. Répondront-ils à cet appel ? L'opposition à Abdelaziz Belkhadem ne cache pas son optimisme à voir sa démarche aboutir. L'un de ses membres nous confiait dernièrement que les jours du secrétaire général du FLN sont comptés. «Il rentrera chez lui en janvier prochain», lâchait-il avec beaucoup de sérénité. L'arroseur a fini par être arrosé. Abdelaziz Belkhadem se dirigerait donc vers la porte de sortie. Et de la même manière qu'il est arrivé. Après avoir approuvé le 8e congrès en 2003 qui avait propulsé, à l'époque, Ali Benflis à la tête du parti, en prenant la parole pendant 20 minutes pour louer la manière démocratique et la régularité de ses travaux, Abdelaziz Belkhadem s'est ravisé quelques mois après en menant un mouvement de fronde téléguidé par la Présidence et qui a abouti à un coup de force en bonne et due forme contre la direction légale. Mais dans le cas où les redresseurs arriveraient à réunir les conditions qu'exige la tenue d'un congrès extraordinaire qu'elle serait l'alternative ? Il est vrai qu'une telle action mettrait fin, et définitivement, aux ambitions d'un secrétaire général grisé par l'élection présidentielle de 2014, mais après ? Salah Goudjil promet que «le parti sera extrait définitivement des ambitions des personnes». Seule l'urne décidera, déclarait-il lors de la dernière conférence de presse qu'il a animée à Alger, qui sera le prochain secrétaire général du FLN. Il a évoqué même la possibilité d'organiser des primaires, pourquoi pas disait-il, «pour désigner le candidat du parti à la prochaine élection présidentielle comme l'a fait le parti socialiste français». En attendant de voir comment va évoluer le bras de fer qui oppose le mouvement de redressement à Abdelaziz Belkhadem et son équipe, chez la base du parti c'est le branle-bas de combat. Les militants du FLN, les légalistes surtout, multiplient les réunions et les débats autour des enjeux qui caractérisent les prochaines échéances électorales. La dernière en date est celle tenue la veille de l'Aïd à Relizane par le collectif des légalistes issus de la région de l'Ouest. D'autres rencontres sont prévues à l'Est et au Centre.