Les meneurs du Mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA) du FLN n'accordent plus de circonstances atténuantes à l'actuelle direction conduite par Abdelaziz Belkhadem. Et pour bien sceller les affaires du parti et séparer le bon grain de l'ivraie, ce Mouvement se lance dans la préparation d'un congrès extraordinaire. Lors d'une conférence de presse tenue, hier à Draria (Alger), Salah Goudjil, Coordinateur du MRA, a d'ores et déjà, invité les cadres du parti (membres du comité central, députés, sénateurs) à se positionner et à choisir leur camp. Cet épisode de la crise du FLN, que le conférencier qualifie de la plus dangereuse dans l'histoire de l'ex-parti unique, rappelle sombrement les conditions dans lesquelles était organisé le 8e congrès bis du FLN qui a destitué Ali Benflis pour mettre à sa place Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier ne coulera certainement pas des jours meilleurs du moment que tête lui est tenue par les redresseurs. Hier, c'est un véritable réquisitoire qui a été fait contre sa gestion des affaires du parti et son «comportement» politique. Salah Goudjil l'accuse d'instrumentaliser le 1er Novembre pour des considérations politiques. Pour le conférencier, la rencontre à laquelle a appelé le FLN pour ce 29 octobre à la Coupole du 5-Juillet pour célébrer le 1er Novembre est «un meeting pour répondre à la dernière conférence nationale organisée par le Mouvement de redressement». Mais pas seulement, selon M. Goudjil. Cette activité entre dans le cadre de l'agenda de Belkhadem pour la présidentielle de 2014. Option que les redresseurs ne veulent pas cautionner car, estiment-ils, le candidat du FLN pour ces élections sera issu des urnes et non coopté. Revenant sur la dernière conférence nationale, le conférencier s'en est pris, sans le citer, au membre du bureau politique Abdelhamid Si Afif. Ce dernier a déclaré, il y a quelques jours à L'Expression, que le FLN poursuivra en justice les organisateurs de cette conférence, leur reprochant d'avoir trompé le ministère de l'Intérieur et l'Administration. Ce que le conférencier démentira avant de charger «ce membre du bureau politique». «Dans leur esprit, on est toujours sous l'état d'urgence alors que la situation a changé», ironise-t-il. M. Goudjil a rétorqué qu'il est prêt à demander la levée de son immunité parlementaire pour les affronter en justice. «Si cette déclaration est faite à titre individuel ou dans le cadre du parti, qu'ils le disent et on est prêt à aller en justice», a pesté M. Goudjil, précisant que cette option du recours à la justice a été prévue par le MRA après l'échec du dialogue. «Est-ce que vous êtes légitimes après le 9e congrès?», interroge le conférencier. Par ailleurs, le conférencier a déploré la suppression, imposée par le FLN, de l'article 93 de la loi électorale qui stipule que de la démission des ministres doit intervenir trois mois avant les élections. «Ce qu'ils n'ont pas pu défendre en Conseil des ministres, ils veulent le faire porter aux députés», a-t-il dit souhaitant que cet article soit appliqué même sans un texte de loi.