Des accidents sont enregistrés quotidiennement sur le tronçon routier qui relie les Eucalyptus à Larbaâ. Plusieurs citoyens ont trouvé la mort sur la route principale qui traverse le chef-lieu de la commune des Eucalyptus. Pratiquement, aucune semaine ne passe sans que des habitants ne soient fauchés par des chauffards. Jeudi dernier, une vieille femme a été violemment percutée, elle est dans le coma et souffre de blessures graves, croit-on savoir. Un accident qui a failli tourner à l'émeute, après que des jeunes de plusieurs cités aient procédé à la fermeture de la route, en posant des pierres et des troncs d'arbres. La circulation a été bloquée pendant plus de trois heures, créant un immense encombrement sur la voie menant des Eucalyptus vers Larbaâ, ainsi que vers le centre d'Alger.Des centaines de bus de transport de voyageurs, des poids lourds et autres véhicules ont été bloqués sur place. Les protestataires ne revendiquaient que la réalisation de dos d'âne. Une revendication qui date depuis des lustres et que les autorités locales tardent à concrétiser, indiquent les citoyens. «Les responsables de la commune ont toujours fermé les yeux sur ce problème, ils disent que cela ne relève pas de leurs prérogatives», raconte un résidant d'une cité limitrophe. Et un autre d'ajouter : «Je ne sais pas à quoi ils peuvent servir. Ils n'arrivent même pas à prendre des décisions pour assurer notre sécurité.» «La route a été bloquée depuis des heures et aucun responsable de l'APC n'est encore venu s'enquérir de la situation», dénonce-t-il. Après de longues discussions, les services de sécurité ont pu convaincre les représentants des habitants d'ouvrir la route à la circulation, avec un engagement de régler le problème dès dimanche. Un rendez-vous a d'ailleurs été pris le matin au niveau du siège de la mairie. Les habitants, préoccupés par la sécurité de leurs enfants, ont ordonné aux jeunes protestataires de libérer la voie, sans pour autant que la colère, l'indignation et la peur ne quittent les résidants. Et pour cause, de véritables drames se sont produits sur cette «route de la mort». Il y a quelques semaines, un enfant de 13 ans a perdu la vie sur cette même voie, tué par un automobiliste qui conduisait à vive allure. «Ses parents sont inconsolables, il était le fils aîné», raconte un citoyen. Avant lui, c'était un homme d'un certain âge qui est mort dans les mêmes circonstances. Il y a près de trois semaines, un homme qui roulait à bicyclette a fait les frais de l'absence de dos d'âne. Durant le Ramadhan, plusieurs autres accidents ont été enregistrés, et la plupart des victimes, croit-on savoir, sont des personnes âgées ou des enfants. «Hélas, les autorités locales ne daignent procéder ni à l'installation de passerelles ni de dos d'âne», s'inquiète un père de famille, qui dit que ce problème n'a que trop duré et que les citoyens ne peuvent plus supporter cette situation. «Nous n'allons plus accepter de voir nos enfants renversés par des véhicules et être handicapés à vie. Les responsables locaux doivent comprendre que nos vies sont plus chères qu'un dos d'âne en goudron», tempête un jeune habitant.