La nouvelle restructuration de Sonelgaz a impliqué la réorganisation de l'activité distribution de l'électricité et du gaz en quatre entités régionales autonomes : est, ouest, centre et sud. Et la capitale, elle, qui sera comprise dans la zone centre, devait être dotée d'un statut particulier et érigée en zone. Le particularisme de la zone d'Alger signifie-t-il une préparation de sa mise en concession prochaine ? Autrement dit, une gestion par le privé de cette activité de distribution au niveau de la capitale. Pas si sûr, même si elle n'est pas exclue non plus. Selon le président- directeur général du groupe Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, qui s'exprimait dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue interne de l'entreprise Réseaux, cette forme nouvelle d'organisation n'est pas forcément un préambule à la privatisation de l'entité de distribution. En revanche, il affirmera qu'« il ne connaît pas les intentions de l'Etat » à ce sujet. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a, pour sa part, affirmé, dans un entretien qu'il a accordé hier au Quotidien d'Oran, que la transformation de la filialisation Sonelgaz « entre dans le cadre de l'ouverture du secteur de l'électricité et du gaz pour faciliter l'investissement privé, national et étranger dans la production en particulier de l'électricité. Il fallait éliminer le monopole. Elle ne sera pas seule à produire, d'autres peuvent le faire. Le fait de séparer le transport permettra aux producteurs d'électricité d'avoir la même possibilité que Sonelgaz SPA de transporter leur énergie ». Les motivations de cette réorganisation restent ainsi liées à la recherche de l'efficacité au sein de l'entreprise, mais elles sont aussi inspirées de la nouvelle loi sur l'électricité et le gaz en février 2002. Cependant, la crainte de voir cette filialisation aboutir à son démembrement pur et simple serait de plus en plus persistante. Un sentiment de crainte que le président-directeur général de Sonelgaz impute à un déficit de communication. « La première préoccupation était, en effet, de s'assurer que la filialisation n'allait pas aboutir à un démembrement de Sonelgaz. Nous disons non dés lors que nous allons mettre en place des cadres relationnels entre les filiales d'abord, puis entre le groupe et ses filiales », rassure Noureddine Bouterfa dans le même entretien avec Réseaux. L'objectif visé derrière la réorganisation de l'activité de distribution est, selon lui, de « répondre aux impératifs d'efficacité ». Des impératifs auxquels ne peut pas répondre l'organisation actuelle. L'activité de distribution du groupe Sonelgaz sera en effet restructurée autour de quatre directions, qui fonctionneront jusqu'à fin 2005 en entités autonomes, au sein de la maison mère, avant de devenir, dès janvier 2006, des filiales indépendantes. Sur les raisons ayant amené les pouvoirs publics à diviser la distribution en quatre filiales au lieu d'une seule direction générale, il répondra que « diviser la distribution en quatre veut dire décupler ses pouvoirs de décision et mettre en place quatre pouvoirs régionaux qui auraient une entière autonomie, ce qui permettrait d'agir de façon beaucoup plus efficace ». Cela permettra ajoute-t-il, de « faire émerger une nouvelle façon de faire et mettre en valeur le génie local au sein de chacune des directions ».