Le convoi intercepté au Niger provenant des tribus libyennes ne contient aucun missile ou l'une de ses composantes», affirme le docteur Derrin R. Smith, chargé du groupe de travail consacré à la lutte contre la prolifération des armes provenant de Libye. Lors d'une conférence de presse animée hier à l'ambassade des Etat- Unis à Alger, M. Smith a souligné qu'il existait 20 000 missiles aériens à courte portée (MATCP) sous le régime d'El Gueddafi, mais à présent, il dit ignorer le nombre de missiles qui pourraient être entre les mains des terroristes dans la région. Le conférencier reconnaît que l'inventaire n'est pas facile : «Ce n'est pas une question de jours ou de mois. Il faut faire l'inventaire de ces armes pour les contrôler. Des missiles sont toujours sous des décombres.» Ce qui, d'après lui, compliquera l'inventaire de ces armes. Et d'ajouter : «Le contrôle des armes en Libye relève du rôle souverain du gouvernement libyen», précisant que la communauté internationale pourra tout de même aider les Libyens. Ces missiles «ont peut-être quitté la Libye pour être utilisés contre l'aviation civile et militaire», estime Derrin R. Smith. Les chiffres communiqués jusque-là sur le nombre d'unités ayant quitté la Libye sont contradictoires : «Certains parlent de 3000 unités. Le gouvernement libyen déclare 5000. Alors que d'autres font état de 8000 unités.» C'est la raison pour laquelle le groupe de travail sur la récupération des armes provenant de Libye a été conçu dans un cadre multilatéral. Ce groupe compte surtout sur la coopération des pays voisins de la Libye, notamment en ce qui concerne l'échange d'informations sur les armes récupérées. D'après Derrin R. Smith, la coordination s'effectue également à partir de la Libye et à travers toute la région, à savoir les pays du Maghreb et ceux du Sahel, pour mettre fin à cette menace. Le conférencier insiste sur le fait que l'aide portera sur trois volets ; en premier lieu sur la lutte antiterroriste ; le développement économique dans la région ainsi que l'aide humanitaire. L'aide au développement des économies de ces régions se traduira par le contrôle de la circulation des marchandises légales ou illégales. Derrin R. Smith n'a pas manqué de souligner que l'Algérie dispose d'un des systèmes de protection aérienne les plus rigoureux dans le monde, et ce, depuis 1994.