Différentes armes allant de simples fusils jusqu'à des missiles, sont disséminées à travers le territoire libyen La guerre au Sahel transposée en Libye ne se terminera pas avec l'anéantissement du régime d'El Gueddafi. La circulation des armes en Libye, objet d'une très grande inquiétude des pays de la région et de nombreux spécialistes, divise la coalition engagée en Libye. Les propos tenus, hier, par l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, sont révélateurs de ces frictions qui existent, notamment entre la France et les Etats-Unis sur cette question des armes. «Ce que nous avons dit c'est qu'il existe une crainte mais peu d'informations très fiables sur ce sujet. N'oublions pas que beaucoup d'armes ont été utilisées, beaucoup ont été détruites», a affirmé M. Driencourt dans un entretien paru hier, dans le journal on-line toutsurlalgerie (TSA). Dans un premier temps, l'ambassadeur de France réduit la menace à de simples craintes, puis il en doute du fait qu'il n'existe pas d'informations, ensuite, et avec précision il -informe- que les armes ont été détruites et le reste utilisé. Enfin, il enfonce le clou en affirmant qu' «il n'est pas encore établi que des quantités importantes d'armes aient été volées, que des armes très dangereuses en fassent partie (...)». A croire les médias français et étrangers, tout le monde est armé en Libye. Ce n'est pas tant que Xaxier Driancourt contredise ce que rapportent ces médias mais pis encore, il va à contre-sens de ce que soutiennent les Américains qui sont les partenaires de la France dans cette guerre en Libye. Jeudi dernier, le Haut commandant de l'Africom, le général Carter Ham, s'est dit «préoccupé du fait de la prolifération» d'armes en provenance de la Libye. Le général Ham qui s'exprimait dans le cadre d'une conférence de presse organisée au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger a soutenu que «différentes armes allant de simples fusils jusqu'à des missiles», sont disséminées à travers le territoire libyen. Plus alerte encore, le patron de l'Africom a même révélé que des équipes américaines ont été dépêchées aussi bien à Alger que dans les autres pays de la région pour enquêter sur ces armes. «Le département d'Etat américain a dépêché deux équipes dans plusieurs pays de la région, y compris l'Algérie, afin de trouver les moyens de contrôler la circulation de ces armes et sécuriser la région du Sahel», a divulgué le général Carter Ham, responsabilisant directement les membres du Conseil national de transition sur le sort de ces armes. Qui dit vrai, le général américain ou l'ambassadeur de France? Ou alors nous sommes, dans le schéma selon lequel une guerre en cache une autre? Ces deux déclarations contradictoires entre deux responsables de deux pays engagés dans un même conflit, renseignent sur les tiraillements qui sous-tendent l'action militaire apparente. La domination de la France dans la région du Sahel, renforcée par la chute du régime d'El Gueddafi, est en effet, très contrariée par la donne Africom. «Notre travail est basé sur deux principes fondamentaux. Le premier vise à aboutir à une Afrique sécurisée, stable et sans danger, ce qui est important pour le contient lui-même et pour le monde entier. Le second principe, et c'est le plus important, est que nous considérons qu'il appartient aux Africains eux-mêmes de relever les défis qui se posent dans leur pays respectifs et lorsque l'aide de l'Africom est sollicitée, elle sera accordée avec bienveillance», a déclaré le Haut commandant de l'Africom. Voilà donc une approche pour l'Afrique qui n'est pas de nature à arranger les visées de la France dans la région du Sahel.