Les pays membres du Forum des exportateurs de gaz (FPEG ) ont appelé, hier, à la nécessité de parvenir à un prix équitable concernant le gaz naturel qui serait basé sur le prix du pétrole brut. Dans une déclaration adoptée par le 1er Sommet des chefs d'Etat, hier à Doha, les pays exportateurs de gaz naturel ont axé leur déclaration sur trois principaux aspects. Le premier concerne le prix du gaz naturel et les pays membres ont relevé «le besoin de parvenir à un prix équitable pour le gaz naturel, basé sur une indexation des prix du pétrole brut». Dans ce cadre, la déclaration relève la nécessité de mettre fin à la disparité entre le prix du gaz et celui du pétrole. Le deuxième aspect contenu dans la déclaration a trait aux contrats de vente et d'achat de gaz. Les pays exportateurs de gaz ont souligné «l'importance des contrats gaziers à long terme pour parvenir à un mécanisme équilibré de partage des risques entre producteurs et consommateurs». En troisième lieu, concernant le volet de la coopération et du partenariat, les pays membres du FPEG ont appelé au «renforcement de la coopération entre ses Etats membres et les pays consommateurs, notamment en matière de technologie». La défense du principe des contrats à long terme par les pays exportateurs résulte du fait que les projets gaziers nécessitent des investissements à long terme et leur amortissement se fait aussi sur le long terme. Pour les pays membres du Forum, les projets gaziers imposent des «investissements à long terme qui nécessitent une certaine stabilité des marchés, de la transparence et des prix équitables». Alors que les organisateurs avaient annoncé la présence du président iranien Mahmoud Ahmadinejad et de plusieurs autres chefs d'Etat, le sommet, qui a eu lieu en une seule journée, a finalement enregistré la venue du président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil. L'Algérie était représentée par une délégation dirigée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Dans son discours d'ouverture, l'émir du Qatar, Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, a déclaré qu'«il est illogique que les écarts entre les prix du pétrole et du gaz augmentent en faveur du pétrole» alors que la consommation de gaz ne cesse de croître dans le monde. Pour le responsable qatari, «la défense des intérêts des pays producteurs ne se fera pas aux dépens des pays consommateurs », a-t-il indiqué. Pour sa part, lors de son discours au Sommet, le président Bouteflika a déclaré que «l'Algérie a toujours respecté ses engagements à l'égard de ses partenaires, que ce soit pour le gaz ou pour le pétrole. Notre crédibilité, jamais prise en défaut, est à ce prix que nous l'avons parfois payé très cher», soulignant «la nécessité de réunir les conditions d'un partage équitable de risques entre pays producteurs-exportateurs et consommateurs à même de favoriser le développement de nouveaux projets gaziers». Ce partage équitable des risques passe par la pérennité des contrats à long terme dans l'industrie gazière, selon des déclarations de plusieurs responsables des pays exportateurs de gaz. Avec l'adhésion du sultanat d'Oman entérinée au cours de ce sommet, le FPEG regroupe actuellement 12 pays. Il s'agit, en plus d'Oman, de l'Algérie, la Bolivie, l'Egypte, la Guinée équatoriale, l'Iran, la Libye, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago et le Venezuela. Le Kazakhstan, la Norvège et les Pays-Bas ont le statut d'observateurs. Les membres du FPEG détiennent 70% des réserves mondiales de gaz naturel, assurent 40% de la production mondiale et 60% des exportations mondiales.