Les principaux pays exportateurs de gaz, dont les géants russe et qatari, ont plaidé, hier, pour un prix équitable du gaz lors de leur premier sommet tenu à Doha, en l'absence du président iranien Mahmoud Ahmadinejad dont la participation avait été annoncée par Téhéran. L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, a affirmé que la défense des intérêts des pays producteurs ne se fera pas aux dépens des pays consommateurs, dans son allocution d'ouverture du premier sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), sorte d'Opep du gaz. Il y a un besoin urgent de parvenir à la stabilité (de l'industrie) du gaz naturel (...), qui manque encore d'un prix équitable sur le marché mondial, a déclaré pour sa part le ministre égyptien du Pétrole, Abdallah Ghorab, qui a qualifié le sommet de pierre angulaire pour le développement du secteur. Le président Abdelaziz Bouteflika, et le chef du Conseil national de transition (CNT) de Libye, Moustapha Abdeljalil, ont assisté au sommet. Le président Ahmadinejad, qui devait représenter l'Iran, aurait voulu être ici mais il n'a pas pu venir, a indiqué le ministre iranien du Pétrole Rostam Ghasemi. Le sommet de Doha marque un tournant dans l'histoire de l'industrie du gaz naturel, a indiqué M. Ghasemi, qui a critiqué les taxes en Occident sur les importations d'énergie. Ces taxes imposées par les pays consommateurs vont faire dérailler le marché énergétique, a-t-il averti, ajoutant que la dépréciation du dollar, monnaie d'échange des produits énergétiques, avait négativement affecté l'économie mondiale. Le FPEG contrôle près de 70% des réserves mondiales de gaz, comptant notamment dans ses rangs la Russie, premier producteur au monde, l'Iran, le Qatar, l'Algérie et le Venezuela. La rencontre veut coordonner les efforts des pays producteurs pour promouvoir l'industrie gazière mondiale et établir un mécanisme pour des prix équilibrés du gaz qui seraient indexés sur les prix du pétrole, selon les organisateurs. Les principaux pays exportateurs de gaz se sont dotés en décembre 2008 d'une organisation officielle, une démarche qui fait craindre aux pays consommateurs qu'une telle structure n'influe sur les prix.