Créé à l'initiative des Américains, le 21 septembre dernier à New York, le Forum global de lutte antiterroriste est une nouvelle structure internationale visant à combattre le terrorisme partout dans le monde. Il est composé de 30 pays membres – Algérie, Etats-Unis, Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Australie, Canada, Chine, Colombie, Danemark, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Jordanie, Maroc, Nigeria, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Qatar, Royaume-Uni, Russie, Suisse, Turquie et Union européenne – qui aspirent à œuvrer ensemble pour favoriser une coordination axée sur des mesures concrètes et la mobilisation des capacités civiles de lutte contre le terrorisme. Coprésidé par la Turquie et les Etats-Unis pour une période de deux ans, cet organisme s'est doté d'une petite unité administrative hébergée, durant les premières années, au sein du département d'Etat américain mais également d'un Comité de coordination stratégique et de 5 groupes de travail, à savoir le groupe Sahel coprésidé par l'Algérie et le Canada, le groupe Corne d'Afrique et ceux du Sud-Est asiatique, de la justice et de la lutte contre l'extrémisme violent. Les travaux de ces groupes doivent être axés sur cinq thématiques concrètes relatives à la sécurité transfrontalière, à la coopération policière, au renforcement juridique et judiciaire, au financement du terrorisme et enfin à la question de l'engagement communautaire, c'est-à-dire l'implication de la société civile dans la lutte contre l'extrémisme sous toutes ses formes. Le Forum servira de mécanisme pour faire progresser la mise en œuvre de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme des Nations unies et, dans une plus large mesure, complémentera et renforcera les mesures multilatérales de lutte contre le terrorisme déjà en place. Il devra permettre la «conceptualisation de la stratégie mondiale de lutte antiterroriste et créera des synergies entre les différentes initiatives de lutte antiterroriste qui existent dans le monde pour faire face à une menace transnationale». Lors de sa création, Hilary Clinton, chef de la diplomatie américaine, avait déclaré que «tous les pays sont vulnérables au terrorisme» et qu'une coopération internationale est devenue «incontournable pour contrecarrer ce phénomène». Le Forum est «le maillon qui manquait pour conforter le partenariat international déjà existant à travers la stratégie antiterroriste de l'ONU et les organisations internationales et régionales, dont l'Union africaine». Elle a expliqué en outre que le «nouvel instrument mondial établira des priorités, élaborera des solutions et tracera la voie pour un optimum de résultats», précisant enfin qu'il peut également améliorer «la compréhension des phénomènes à la fois de la radicalisation de la violence, de recrutement et de maintien des soutiens aux terroristes auprès de certaines communautés». La première sortie de ce Forum est la tenue à Alger, demain et après-demain, du premier atelier technique du groupe de travail Sahel, consacré au renforcement des capacités (civiles) de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.