Un bilan du service de dépistage et d'épidémiologie du secteur sanitaire de Constantine indique qu'au terme du 1er trimestre de l'année 2005-2006, 60% seulement de la population scolaire ont fait l'objet d'un dépistage sanitaire initié par les 25 unités de dépistage et de santé scolaire (UDSS) réparties sur le territoire de la commune du Vieux-Rocher. Un bilan qui s'appuie uniquement sur les investigations menées au niveau des classes d'examen 1re et 2e années du primaire, 1re année du moyen et 1re année du secondaire. La population scolaire ciblée représente cette année 96 431 élèves contre 110 000 en 2004-2005. Un décalage qui s'explique, d'après les services concernés, par la délocalisation, pour une raison ou une autre, des habitants de plusieurs quartiers de la ville vers les sites de Ali Mendjeli et Massinissa. De cause à effet, les bilans affichés font état d'une diminution du nombre des pathologies relevées par rapport à l'année précédente, notamment les cas de gale, dont le nombre est passé de 129 cas en 2004-2005 contre 75 cas cette année. Même constat concernant la pédiculose diagnostiquée chez 102 élèves, alors que leur nombre s'élevait à 254 à la même période de l'exercice précédent. On estime, sur la base d'un constat qui se répète chaque année, que ces deux pathologies affecteraient essentiellement des élèves issus des couches sociales les plus déshéritées. Baisse également du nombre d'élèves affectés par l'asthme (81 cas contre 123 en 2004-2005) et les rhinites qui affichent 140 cas contre 234. Ces dernières pathologies affectent, contrairement à la gale et à la pédiculose, des élèves issus de toutes les couches sociales. Et l'explication est basique, nous explique-t-on. C'est surtout l'hygiène déplorable qui règne dans certains établissements scolaires et les poussières dégagées par l'utilisation de la craie qui seraient, en grande partie, à l'origine des réactions allergiques qui empoisonnent la vie des potaches touchés par ces maladies. Le bilan des UDSS fait mention également de 14 114 cas de caries dentaires recensés pour 14 114 élèves examinés, soit en moyenne 1,8 carie par élève. En outre, 308 cas de rhumatisme articulaire ont été détectés et, à ce propos, on a tenu à rappeler que cette pathologie a pour cause des angines ou des caries mal soignées ou prises à la légère par les parents. Néanmoins, selon des médecins du secteur, c'est au niveau de la phase post-dépistage que l'on dénote une absence quasi-totale d'un suivi en mesure d'assurer la transition entre l'action des UDSS et celle des structures spécialisées de la santé, chargées de prendre le relais, en l'occurrence, le centre de santé Merimèche situé à la rue Ben M'hidi et le centre de santé d'hygiène scolaire domicilié à la mégacité Daksi. Au niveau de ce dernier maillon de la chaîne, nous assure-t-on, la prise en charge des élèves orientés par les médecins compétents est quasi inexistante faute, semble-t-il, de médecins spécialistes ou d'équipements spécifiques à même d'assurer la mission dévolue à ces structures sanitaires. Ce qui signifie en clair que si les opérations de dépistage fonctionnent assez bien dans leur ensemble, le suivi demeure, par contre, le maillon le plus fragile de tout le processus. L'impuissance exprimée à ce sujet par nos interlocuteurs exprime en fait toute la détresse de ces centaines d'élèves qui ne parviennent pas toujours à se soigner convenablement, faute pour leurs familles de pouvoir faire face aux honoraires exorbitants exigés par certains examens médicaux, notamment l'imagerie médicale qui s'avère, dans de nombreux cas, indispensable pour établir un diagnostic fiable.