Pour son 1er stage avec l'Algérie, l'ancien champion de France du 3000 m steeple s'est confié à nous en exclusivité. Belabbas, qui se prépare activement pour les prochains Jeux arabes de Doha, explique les raisons qui l'ont poussé à quitter l'élite tricolore, pour opter pour les couleurs algériennes. -Comment avez-vous été accueilli par l'élite algérienne d'athlétisme ? J'ai été chaleureusement accueilli tant par la DTN de la fédération, que par les athlètes. Pour moi, ce n'était pas une surprise du fait que je m'attendais à cette hospitalité qui n'est plus à démontrer. Mon intégration parmi mes nouveaux coéquipiers de la sélection algérienne s'est bien faite, sachant que je parle l'arabe. -Avez-vous obtenu facilement votre lettre de libération ? J'avoue que je l'ai obtenue le plus normalement du monde grâce à la compréhension du président de la Fédération française athlétisme (FFA), Bernard Amsalem, qui m'a dit : «Tu peux aller courir avec l'Algérie qui est également mon pays.» -Votre choix pour l'Algérie n'est-il pas lié au fait que la Fédération française vous a écarté des JO de Pékin 2008 et que vous n'avez pas gagné votre place dans l'équipe de France du 3000 m steeple pour les derniers mondiaux de Daegu ? Non pas du tout. J'ai ma place dans l'équipe de France où je figurais parmi les meilleurs Français sur le 3000 m steeple. Opter pour l'Algérie, qui est mon pays d'origine, me tenait à cœur depuis longtemps. C'est vrai que j'étais déçu à l'époque par l'attitude du DTN Franck Chevalier qui n'a pas été respectueux vis-a-vis de la réglementation, il avait changé les modalités de participation pour les JO 2008 qui m'a barré la route vers Pékin. Pourtant, j'ai réalisé les minima (8'17''). C'était une décision lâche et inhumaine. -Donc, à 31 ans, vous avez allez réaliser votre rêve en découvrant les prochains Jeux olympiques avec l'Algérie ? Exactement. Ça va être un grand jour pour moi de participer pour la première fois aux JO en vue de représenter l'Algérie dans l'épreuve du 3000 m steeple grâce aux minima de participation fixés par le CIO. -Avant les Olympiades, êtes-vous en mesure d'honorer votre nouveau challenge avec l'Algérie dans l'optique des Jeux arabes de Doha, dont la concurrence sera rude ? Même, je suis actuellement en pleine phase de préparation foncière axée sur le travail de musculation et du perfectionnent du passage des obstacles, je vais aller au Qatar pour défendre honorablement ma première participation. Je n'ai pas fait de compétition depuis le meeting de Barcelone en août dernier qui s'est soldé par une 3e place (8' 17''87). Je n'ai aucune idée sur le niveau de la compétition des Jeux arabes si ce n'est que certains pays du Golfe renferment des ex-athlètes kényans et éthiopiens. En tout cas, je ne pense pas que le niveau de la compétition soit aussi relevé que celui des mondiaux. -Après le rendez-vous de Doha, où comptez-vous poursuivre votre préparation au niveau et sous la conduite de quel entraîneur ? Pour l'instant, je n'ai pas encore fixé la suite de ma préparation, mais il est fort probable que je m'entraîne sur les hauteurs d'Ifrane, au Maroc, et je continuerai à m'entraîner sous la houlette du Français Olivier Gicquel avec lequel j'ai grandi et fait mes premiers pas dans l'athlétisme à l'âge de 15 ans. -Quelles sont vos relations avec vos compatriotes et ex-adversaires comme Tahri Bouabdellah et Mahiedinne Mekhissi qui sont les meilleurs spécialistes français et européens du 3000 m steeple ? On ne se côtoie pas dans la compétition ni dans les stades, vu que je n'ai pas d'affinités avec eux. Lorsqu'on se rencontre dans les stades, nos contacts se limitent à un salut, sans plus. Mais pas spécialement avec eux, ça se passe en général comme cela dans le milieu de l'athlétisme français. -Mis à part cette passion pour l'athlétisme, vous faites quoi dans la vie active ? J'exerce le métier d'éducateur en tant qu'encadreur des jeunes athlètes (9 - 14 ans) au niveau de mon club de Villejuif à Paris depuis 2006.