Les travées de l'Assemblée populaire nationale (APN) étaient quasiment vides, ce jeudi, lors de la séance plénière consacrée aux questions orales. A l'exception des élus devant intervenir pour poser leurs questions aux ministres concernés, le reste des députés n'a pas jugé utile d'assister, d'écouter ou d'interpeller, en marge de cette séance, les représentants du gouvernement. Cinq ministres ont défilé sur le «podium» ; il s'agit des responsables des départements de la Culture, de l'Education, du Commerce, des Travaux publics et de l'Information. Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education, a annoncé, sans donner plus de précisions, que les services de son secteur s'attellent actuellement à élaborer un projet pour l'allègement du programme scolaire du cycle moyen. Sur le plan pédagogique, des mesures, faut-il le rappeler, ont déjà été prises pour l'allègement du volume horaire pour les élèves du cycle primaire. Concernant la révision du statut du secteur de l'éducation, le ministre a indiqué que les syndicats ont soumis leurs propositions et que le dossier se trouve au niveau de la direction de la Fonction publique pour examen et il sera probablement réglé d'ici la fin de l'année. A la problématique de l'intégration des corps communs dans le secteur de l'éducation, le ministre a fait remarquer que ces derniers ne relèvent pas de son secteur, mais de celui de la Fonction publique qui englobe tous les corps communs. Il a précisé également que les rappels du nouveau régime indemnitaire seront versés en 2012, relevant que les augmentations de salaire au profit du personnel du secteur de l'éducation atteignent 400 milliards de dinars. M. Benbouzid a aussi remis sur le tapis le dossier des œuvres sociales, expliquant que la gestion des fonds des œuvres sociales par les institutions ou les commissions de wilaya sera décidée par les travailleurs du secteur par voie de vote. Il a rappelé que son département ministériel était prêt à garantir un vote transparent et régulier. Pour ce qui est du contrôle de ces fonds, cette opération sera assurée, selon le même responsable, par la Cour des comptes, l'Inspection du travail et l'inspection du ministère de l'Education nationale. Dans le même contexte, le ministre a réaffirmé que ce dossier ne relevait plus de la responsabilité de la tutelle, dont la mission consiste uniquement à aider les syndicats à trouver les solutions idoines à ce problème. Nacer Mehal préfère renforcer le service public que l'ouverture de l'audiovisuel Sur le plan de l'audiovisuel, à la question d'un élu relative à la création d'une chaîne sportive, le ministre de l'Information a répliqué que celle-ci ne peut intervenir qu'après la promulgation de la loi sur l'audiovisuel, l'installation de l'autorité de régulation et l'élaboration du cahier des charges portant sur la création de chaînes télévisées et radiophoniques. Eu égard aux éléments nouveaux qui appellent à une réorganisation du service public en matière de communication et d'audiovisuel, il serait, de l'avis du ministre, plus judicieux «de ne pas se précipiter dans le processus de création de chaînes et de réfléchir au renforcement du service public». Interpellé en marge de cette séance sur le dépôt des dossiers de création de chaînes privées, le ministre a indiqué que son département n'a reçu jusqu'à présent qu'une seule demande. M. Mehal présentera, mercredi prochain, la nouvelle loi sur l'information devant les députés de l'Assemblée. Par ailleurs, dans un secteur voisin, la culture, le décret exécutif relatif à la gestion des salles de cinéma sera «normalement» prêt d'ici la fin de l'année. C'est ce qu'a déclaré Khalida Toumi, ministre de la Culture, ce jeudi. En vertu de ce premier texte d'application adopté en janvier 2011, les salles de cinéma seront soumises à un cahier des charges et cette loi mettra fin aux lobbies du cinéma qui détournent la vocation des salles de projection et tentent d'accaparer des biens de l'Etat. Jugeant «anormal» que des salles de cinéma soient exploitées, gérées et financées sans restriction, Mme Toumi a souligné que son département ne cherchait pas, à travers le nouveau dispositif législatif, à gérer directement ce patrimoine culturel public, mais plutôt à mettre en place des mécanismes d'encadrement et de contrôle adéquats pour faire face à l'actuelle anarchie et aux lobbies.