Deux frères respectivement âgés de 18 et 19 ans sont morts, hier, et le troisième se trouve actuellement dans le coma, tel est le bilan tragique du nettoyage d'un puits traditionnel. « Une tâche somme toute banale, si l'on avait pris la précaution de vérifier auparavant le cœfficient de toxicité de l'air ambiant en y plongeant soit une bougie allumée, soit un oiseau dans une cage », nous a précisé un sauveteur rencontré après le drame. Hier, à 9h 50, les éléments de la Protection civile de Tolga ont reçu un appel téléphonique provenant de la commune de Lioua leur demandant de venir immédiatement porter secours aux 3 frères précités descendus dans le puits ; ils n'ont plus donné signe de vie, ils sont certainement asphyxiés par le gaz toxique qu'il recèle. Quand finalement les sapeurs-pompiers et les gendarmes sont arrivés au lieudit Om Sououd, dans la parcelle des Rahmani, c'est pour constater que l'aîné des 3 frères, âgé de 21 ans, a été remonté de justesse par les fellahs du voisinage qui s'affairaient autour de lui, après l'avoir arraché aux griffes de la mort. Certes, il était dans un état comateux mais il respirait faiblement ; il sera immédiatement dirigé vers l'hôpital où il recevra des soins intensifs. Par contre, les 2 corps sans vie de ses frères jeunes, qui sont descendus les premiers, vers 8h30 et jeunes que Choukri, l'aîné des frères a voulu secourir, seront retirés par les pompiers d'un puits traditionnel profond de 18 m que Si Boubakeur, leur père, avait fait creuser jadis pour irriguer ses champs.« Ces derniers temps, le niveau de l'eau a baissé considérablement et une odeur nauséabonde se dégageait du puits maudit », nous dira, peiné, un voisin. C'est ce qui a probablement poussé le vieux fellah à demander à ses enfants de procéder à son nettoyage, une tâche qui s'avérera tragique pour la famille et endeuillera le voisinage.