Des centaines de citoyens de la localité de Si Mustapha (20 km à l'est de Boumerdès) sont sortis dans la rue, hier en fin d'après-midi, pour manifester leur colère contre «l'insécurité et la recrudescence des attentats terroristes dans la région». Les manifestants ont bloqué plusieurs axes routiers à l'aide de blocs de pierre et autres objets hétéroclites, provoquant d'immenses embouteillages. Cette action de protestation fait suite aux actes terroristes perpétrés par les groupes armés le week-end dernier dans la localité, coûtant la vie à un ex-patriote et à un citoyen du village agricole Boudhar. Durement pénalisée par le climat d'insécurité qui règne dans la région, la population locale s'est donc soulevée pour dénoncer le diktat imposé par les éléments de l'ex-GSPC depuis plusieurs années. Les citoyens ont exprimé leur colère également contre «le laxisme des services de sécurité» et exigent «l'installation d'une brigade de la police au niveau du village agricole Boudhar». Ce mouvement spontané a causé d'énormes bouchons, notamment sur la RN12, fermée durant plus de 2 heures. Les manifestants ont bloqué également l'axe reliant Si Mustapha à Zemmouri, à hauteur du lieudit El Karia, contraignant les automobilistes à rebrousser chemin pour rallier leur destination. Cette action de rue est la deuxième du genre dans la wilaya de Boumerdès après celle enclenchée par la population de Baghlia en mai 2010 contre la multiplication des actes de kidnapping ciblant les investisseurs et les commerçants de la région. Hier, des manifestants ne cachaient pas leur indignation quant aux assassinats commis, ces derniers jours, contre de pauvres citoyens. Leur localité est considérée comme un important bastion des groupes armés de l'ex-GSPC. Plusieurs attentats ont été commis ces dernières années contre les éléments des services de sécurité et les anciens éléments des GLD et de la garde communale, plongeant la population dans un climat de psychose et d'incertitude sans précédent. Le dernier attentat a été perpétré dans la soirée de samedi contre un ex-patriote demeurant au lieudit El Karia. Moins de 24 heures après (dimanche), les citoyens se sont réveillés sur une autre nouvelle effrayante : l'assassinat d'un quadragénaire une semaine après son enlèvement. Il faut dire que cette localité a été la première à être secouée par un attentat à la voiture piégée, en 2007, contre le siège de la brigade de la gendarmerie. D'autres attaques terroristes ont eu lieu également sur la route menant vers Zemmouri. C'est le cas de l'attentat kamikaze commis à Zaâtra, en septembre 2009, contre un convoi des forces de l'ANP, faisant trois morts parmi les militaires.