L'exploitation des ressources halieutiques demeure encore largement dominée par l'anarchie. L'espace marin est exposé à une exploitation illicite. En absence d'une cartographie des ressources halieutiques, les stocks marins sont surpêchés. Cela peut provoquer la disparition de certaines espèces marines ou empêcher une régénération naturelle de certaines autres. L'absence de plan d'aménagement des pêcheries, avertit le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, expose l'Algérie à des risques de déperdition de ses ressources halieutiques par un usage abusif pour certaines, non rationnel pour d'autres. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a réalisé dans ce cadre une étude d'évaluation au titre de la coopération algéro-espagnole durant les année 2003-2004. Cette étude, qui vise à établir un plan d'aménagement et de gestion de la ressource halieutique pour assurer la durabilité de l'exploitation et des emplois, va être lancée prochainement, a annoncé, hier, à Alger, lors d'une journée d'étude consacrée à ce sujet, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoun. Cette rencontre, à laquelle ont été conviés des cadres et des scientifiques du secteur, s'inscrit, selon le ministre, dans le cadre de la mise en place d'une gestion « rationnelle » des ressources halieutiques. « La rencontre d'aujourd'hui nous permet d'entendre les avis de tout un chacun et de les intégrer le plus possible dans nos propositions, de sorte que les mesures répondent mieux aux attentes des parties prenantes », a indiqué M. Mimoun. Pour le ministre, la problématique consiste à savoir comment concilier la protection des ressources halieutiques et la dimension économique du secteur. Les mesures de gestion doivent viser, selon lui, « à protéger le fonctionnement des écosystèmes, plutôt que telle ou telle espèce », avant d'ajouter que « c'est cette étude qui va être lancée incessamment qui va nous dicter les lignes de conduite comment protéger certains écosystèmes ». Le ministre a reconnu que la production nationale est en deçà de nos potentialités. Il précise qu'au terme de l'étude qu'a réalisée son secteur, il a été identifié 205.000 ha de la ressource qui sont non exploités. Dans cette optique, il est attendu, selon le département de M. Mimoun, la mise en place d'un programme de gestion des pêcheries maritimes qui permettra d'asseoir les bases d'un aménagement « cohérent et conforme à la stratégie du ministère, qui prône une pêche rationnelle, économique, durable, écologique, intelligente, responsable et professionnelle ». Des cartes ont été distribuées à l'attention des professionnels pour entamer la pêche sur la base des éléments scientifiques, selon le ministre. Cela dit, le secteur vise, à travers l'élaboration de ce plan, la mise en place des règles et des mesures de gestion relatives à l'accès et à l'exploitation des ressources halieutiques dans les eaux sous juridiction nationale, permettant ainsi la préservation du stock halieutique existant. A noter que cette journée sera clôturée par des recommandations sur la gestion des ressources halieutiques. A noter que le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques est en train de créer le corps de la police de pêche. C'est ce qu'a révélé, hier, à El Watan, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoun, en marge d'une journée d'étude sur le plan national d'aménagement et de gestion des pêcheries maritimes. Ce corps, qui va être créé par un décret, permettra, en coordination avec les services des gardes-côtes, de mieux gérer et contrôler l'application de la réglementation. « Il faudrait qu'il y ait une instance qui puisse contrôler l'application de cette réglementation », a-t-il dit.