Les premières évaluations indiquent que les eaux territoriales sont riches en poissons. Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques se “solvabilise” et s'inscrit, désormais, dans une optique réelle de développement durable. Une première en Algérie, dans la mesure où la création d'un établissement de crédit spécialisé vient d'être annoncée, officiellement, par le premier responsable de ce département, M. Smaïl Mimoun, rencontré en marge des journées d'étude organisées à l'occasion du salon international de la pêche et des ressources halieutiques. “Le chantier pour le lancement d'un tel établissement est ouvert en concertation avec des experts nationaux et étrangers”, nous confie-t-il. En fait, c'est le couronnement d'une démarche scientifique soutenue dans laquelle s'est investi ce département depuis ces dernières années afin de reconquérir une richesse halieutique insoupçonnée. Après l'étape d'évaluation de la ressource, aujourd'hui expertisée, le ministère de la Pêche semble avoir gagné en crédit et réussi à asseoir sa politique juridiquement. L'heure est à la mobilisation financière appelée à irriguer le secteur, à travers un organisme financier approprié, qui devra tenir compte de la solvabilité largement démontrée de projets d'investissement. “Le suivi du programme de gouvernement nous amène à créer un instrument financier au profit du secteur”, lance le ministre qui cite l'apport des experts de la finance. L'idée étant de sensibiliser sur la portée d'une telle opportunité et de dissiper les appréhensions face à un secteur de la pêche “redécouvert et redimensionné”. Surtout que, désormais, l'inquiétude sur le potentiel marin est vite écartée car “les résultats des travaux d'évaluation de la ressource halieutique algérienne annoncent des stocks de poissons de très bonne santé”, poursuit-il. L'étude réalisée par des experts espagnols a de quoi ouvrir les appétits à l'investissement et les vannes financières, en ce sens que le gisement marin est, cette fois encore, en voie d'être concrètement évalué. Une solvabilité avérée, diraient les banquiers. Richesse en sardine sur les zones insoupçonnées, telle Skikda, découverte de 205 000 hectares de zones de pêche jamais exploitées, sont autant d'éléments découlant de ces premiers résultats. Dès le mois de juin prochain, il sera question d'une nouvelle cartographie et de plan d'aménagement de la ressource. Le ministre prévoit, dans ce cadre, de discipliner la profession et de donner à l'exploitation halieutique un caractère scientifique, préalable à la survie des espèces et par prolongement du métier. La pêche aura son institution de crédit au courant de l'année et ce, après avoir été confortée de chambres de la pêche et d'autres structures-clés. Par ailleurs, le ministre déclare que la langouste algérienne a pu atteindre les 3 kg, la langoustine 1 kg, le merlan les 80 centimètres, toutes des espèces inexploitées. En outre, l'avancée des orientations entreprises touche des étapes de concrétisation, à l'instar du réaménagement des pêcheries suivant le modèle espagnol où la transaction sur le poisson ne se fera désormais plus dans des eaux troubles. Les travaux sont attendus dès ce mois afin de réhabiliter ce marché et casser la spéculation. A. W.