A partir de demain et jusqu'au 5 décembre prochain, Alger abritera les premières journées du film engagé à la faveur du Festival international du cinéma d'Alger (FICA). Un festival appelé à se consacrer, dans le futur, uniquement au film engagé. Zahia Yahi, commissaire du Festival, a précisé hier, lors d'une conférence de presse à la Cinémathèque d'Alger, que l'idée de lancer cette manifestation a été retenue en 2009 après la tenue en Algérie du deuxième Festival culturel panafricain (Panaf'). «Le sens que nous donnons à l'engagement n'est pas étroit. Il s'agit de la défense d'idées, de pratiques ou d'éthiques, dans quelque domaine que ce soit. Le plus visible est d'être engagé politiquement. Mais on peut être engagé sur les plans économique, écologique… c'est un combat en faveur d'un mieux être de l'homme», a-t-elle indiqué. Selon elle, le critère qui a présidé au choix des cinéastes invités à ce festival est la qualité. L'invitation du cinéaste américain Oliver Stone, qui a visité Alger la semaine écoulée, s'inscrivait dans cette logique. «C'est une façon d'honorer quelqu'un qui a particulièrement consacré sa vie à l'engagement politique et qui en a payé le prix fort. Il a failli être accusé d'activités anti-américaines. Stone est resté fidèle à ses principes», a expliqué, pour sa part, le critique de cinéma Ahmed Bédjaoui, président d'honneur du festival. Il a annoncé que Charles Burnett, figure connue du cinéma noir américain militant, est invité aussi à cette manifestation pour débattre de son film Namibia, the struggle for liberation (2007). Il en sera de même pour le Belge Pierre-Yves Vanderweerd pour son documentaire Territoire perdu sur le Sahara occidental (2010), le Français Philippe Diaz pour son long métrage antilibéral La Fin de la pauvreté (2008) et le Suisse Jacques Sarasin pour son documentaire Ecuador (2011) sur les réformes du président Rafael Correa en Equateur. La cérémonie d'ouverture du Festival aura lieu à la Cinémathèque d'Alger avec le documentaire De Gaulle et la bombe du Franco-Algérien Larbi Benchiha. Un focus sera consacré, en deux parties, au cinéma palestinien fait par des femmes (une dizaine de courts métrages). Trois films de Oliver Stone seront projetés : Personna non grata, Commandante et South of the border. La clôture du FICA sera marquée par la projection de Poussière de vie, de Rachid Bouchareb, sans la présence du réalisateur. Sorti en 1995, ce film a été présenté aux oscars sous la bannière algérienne. Ce drame, qui retrace la vie des enfants du Viêtnam durant la guerre, n'a jamais été projeté en Algérie.