Le commissariat du premier Festival international du cinéma d'Alger dévoile enfin le programme de ce premier coup d'essai. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à la petite salle de la Cinémathèque d'Alger, Ahmed Bedjaoui et Mme Zahia Yahi ont évoqué les aspects majeurs de cette manifestation qui, rappelons-le, se tiendra du 29 novembre au 5 décembre à la Cinémathèque d'Alger. Placé sous le thème de l'engagement, entendu au sens le plus large selon les membres du commissariat, le Festival sera l'occasion pour le public de découvrir des films inédits en Algérie à l'instar de Poussières de vie du réalisateur algérien Rachid Bouchareb, par ailleurs attendu pour la dernière journée afin de débattre de son film. La première journée, mardi donc, sera consacrée aux essais nucléaires français en Algérie dans les années 60 avec la projection du documentaire réalisé en 2010 par le Franco-Algérien, Larbi Benchila. Le réalisateur américain, Oliver Stone, qui avait fait l'évènement la semaine dernière en venant à Alger soutenir ce premier Festival international, sera à l'honneur pour la deuxième journée avec la diffusion de son documentaire consacré à Fidel Castro, Commandante ; il partagera l'affiche avec Philippe Diaz et son film La Fin de la pauvreté diffusé en soirée. La troisième journée verra, quant à elle, l'inauguration d'un focus sur le cinéma palestinien au féminin, qui se poursuivra les deux jours suivants. A noter, par ailleurs, la projection d'Ecuador du réalisateur suisse, Jacques Sarasin, consacré à l'Equateur sous la récente présidence de Rafael Correa, pour la soirée de vendredi, et de Namibia de l'Américain Charles Burnett, pour la soirée de samedi. Les deux dernières journées seront marquées par la projection de Territoire perdu du Belge Pierre-Yves Vandreweerd, dimanche prochain, ainsi qu'un troisième documentaire d'Oliver Stone, Personna non grata, cette fois consacré au défunt Yasser Arafat. Les membres du commissariat ont, en outre, insisté sur l'aspect pilote de ce premier Festival, invoquant la modestie de la démarche, l'éloignement «des paillettes» et du star system, et l'on ne peut que se féliciter qu'un festival encore organisé, chapoté et décidé par les institutions avec toutes les lourdeurs qu'on l'on peut imaginer, soit, une fois n'est pas coutume, annoncé sans grande pompe. Concernant l'absence d'œuvres en rapport avec l'actualité du monde arabe, les organisateurs expliquent ce choix par la volonté de «ne pas gêner» le Festival du film arabe d'Oran. Un argument qui a sans doute peu convaincu l'assistance. En résumé, l'engagement du Festival international du cinéma d'Alger sera en faveur des causes écologiques, de la Palestine et, pour une large partie, aux changements qui secouent le continent latino-américain, un «retour aux valeurs humanistes», selon M. Bedjaoui. A voir. F. B.