-La gestion des sites AADL se limite principalement dans le recouvrement des loyers et des charges dus par les résidants. Les sites (parties communes) se dégradent par manque d'entretien. La filiale AADL Gest-Immo, créée en 2009, semble dépassée par l'ampleur de la charge. Pourquoi une telle situation ? Effectivement, la mission principale de la filiale AADL Gest-Immo dans le cadre de la gestion administrative des sites est le recouvrement des loyers et des charges. D'ailleurs, c'est la seule mission qu'elle sait accomplir de manière ponctuelle, régulière et efficace, contrairement à la gestion technique qui englobe l'entretien et la maintenance des parties communes (voir définition des parties communes aux articles 5, 6, 7 et 8 du décret 83-666 du 12 novembre 1983, fixant les règles relatives à la copropriété et à la gestion des immeubles collectifs). Cette filiale, créée en avril 2009 pour gérer le patrimoine immobilier issu du programme location-vente et, surtout, améliorer le cadre de vie des locataires-acquéreurs, est loin de satisfaire aux exigences les plus élémentaires, telles la sécurité, l'hygiène et la maintenance des ascenseurs. D'ailleurs, elle se cache, d'une part, derrière le faux prétexte de l'insuffisance du montant des charges de gestion qui sont de 2500 DA/mois en moyenne et par locataire, et d'autre part, l'incivisme des occupants pour justifier son refus d'aligner ses prestations avec le niveau des charges perçues. L'AADL se comporte comme un «propriétaire rentier». D'une part, elle ne paye même pas ses propres charges de gestion comme prévu dans l'article 46 du décret 83-666 et, d'autre part, elle dépense les charges de gestion dues par les locataires acquéreurs dans une totale opacité. La preuve est, qu'à ce jour, ni le directeur général de l'AADL ni celui de la filiale Gest-Immo n'ont respecté leurs engagements d'afficher dans chaque immeuble les bilans des dépenses. Pour conclure, cette situation de «mauvaise gestion» est due au non-respect par l'AADL de la réglementation relative à la gestion immobilière telle que définie par le décret 83-666 du 12 novembre 1983 fixant les règles relatives à la copropriété et à la gestion des immeubles collectifs ; à l'absence de règlement de copropriété propre à chaque ensemble immobilier et conforme aux dispositions légales ; à l'absence de compétences managériales et la mauvaise qualité des ressources humaines au sein de l'AADL Gest-Immo ; à la non-participation des locataires acquéreurs dans la gestion des charges telles que prévues à l'article 26 du décret 83-666 ; à l'absence de communication entre l'AADL et les locataires acquéreurs et au refus de l'AADL de donner les actes de propriété à ceux qui se sont acquittés du paiement intégral de leur logement pour qu'ils puissent devenir copropriétaires et jouir pleinement de leurs droits et obligations dans la gestion en copropriété. -La sécurité des parkings et des espaces communs est aussi un problème récurrent dans la plupart des sites. Ne faut-il pas céder des locaux aux services de sécurité ou relancer carrément la police de proximité ? Lors du séminaire international sur la gestion immobilière de juin 2008, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) avait présenté un plan dans ce sens où chaque site AADL serait doté d'une police de proximité, mais cela est resté sans suite. L'urgence est que les locaux commerciaux vides au niveau des différents sites doivent trouver preneurs, car, actuellement, ils servent de lieux de débauche aux délinquants. Toxicomanes, dealers, alcooliques, proxénètes et filles fugueuses se retrouvent pour traiter leurs «affaires» en toute impunité et où la sécurité des locataires reste aléatoire. Le fait de créer des activités commerciales et de service réduira sensiblement l'insécurité régnante dans les cités AADL. Concernant les parkings — qui posent un réel problème en termes d'insuffisance de places de stationnement par rapport au nombre de logements — les autorités locales pourraient aider les jeunes chômeurs des cités en question à créer des coopératives de gardiennage. Ainsi, des emplois seront créés et l'insécurité sera relativement atténuée. Il faut signaler que les frais de gardiennage et de surveillance des parties communes représentent 23% du montant des charges que payent les locataires acquéreurs. Ces charges, selon l'AADL, ne sont pas destinées au gardiennage des parties communes se trouvant à l'extérieur des immeubles, exception faite pour les bâches à eau. Les locataires acquéreurs sont prêts à payer plus pour leur sécurité s'il y a une volonté de la part de l'AADL Gest-Immo de fournir une prestation à la hauteur des charges payées. -Pourquoi les locataires acquéreurs ont-ils toutes les difficultés du monde à prendre attache avec les responsables de l'agence ; au niveau des sites mais surtout de la direction ? Le problème de communication entre l'AADL et les locataires acquéreurs est récurrent. Des associations et représentants de sites AADL ont demandé, lors des différentes rencontres (travaux des ateliers portant sur la problématique de la gestion immobilière en octobre 2007 et lors du séminaire international sur la gestion immobilière en juin 2008) avec les responsables du ministère de l'Habitat et de l'AADL, à instaurer un dialogue afin de trouver les meilleures solutions pour une amélioration durable du cadre de vie dans les sites AADL. A ce jour, l'AADL Gest-Immo ne fait aucun effort pour la prise en charge des doléances des locataires acquéreurs et les registres de doléances au niveau des sites et du siège de la filiale Gest-Immo ne sont même pas lus. Tout cela a une seule cause : le faible niveau managérial des responsables qui préfèrent la politique de l'autruche plutôt que de faire face aux problèmes. Le mécontentement des locataires acquéreurs a atteint un niveau de gravité élevé et peut se radicaliser et se généraliser à travers le territoire national. Les locataires acquéreurs sont dans une situation de rupture avec l'AADL.La situation est grave et l'immobilisme ne mènera que vers le conflit et la crise.