Le comité local des notables du quartier Saïd Otba qui devait organiser lundi soir une rencontre de concertation regroupant des personnalités du quartier pour débattre de l'actualité chaude qui y prévaut depuis le décès tragique de Abdallah Q'bili n'était pas au rendez-vous. Les organisateurs n'ont pas pu atteindre «le quorum de personnalités crédibles», dont certaines ont demandé un délai de réflexion supplémentaire. D'autres affirment que lesdits notable, y compris ceux décriés par la jeune génération, veulent rester dans l'ombre et multiplient les rencontres organisées à domicile, évitant les lieux publics ou la plèbe et la presse viendraient mettre le nez. Au moment où la situation se caractérise par une recrudescence de l'insécurité et des actes d'agression et de vol qui font craindre le pire pour la population, un redéploiement des forces antiémeutes est plus que visible dans les artères principales de la ville de Ouargla, et les axes périphériques tels que les évitements dont certains sont sous haute surveillance et d'autres tout simplement fermés à la circulation depuis deux jours. A Saïd Otba, les citoyens se chargent actuellement de la protection du commissariat de police plusieurs fois attaqué par des bandes de jeunes en furie. Certains habitants parlent même de désertion au sein du commissariat, dont le personnel est essentiellement originaire de Saïd Otba, ce qui augmente la tension déjà très vive depuis plusieurs mois. Une tension ravivée par la dynamique redoublée par certains élus et personnalités du sérail depuis le décès du jeune Q'bili et que la rue n'accepte plus de voir aux premières loges après avoir déserté les quartiers populaires et les différents sit-in, manifestations et grèves de la faim organisés ces dernières années par des groupes de chômeurs de plus en plus actifs et motivés par une colère qui va crescendo. Le coordinateur du comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) a d'ailleurs fait paraître un communiqué dénonçant ‘‘l'accointance électoraliste entre l'administration, les instances de l'emploi et les forces de l'ordre'' qui veulent, selon Tahar Belabess, «intimider la population et détourner son attention de la corruption et autres dépassements qui gangrènent la wilaya de Ouargla et hypothèquent l'avenir de ses enfants dans le seul but de préserver des intérêts qui n'échappent plus à personne.»