Un calme précaire règne à Saïd Otba, quartier périphérique de Ouargla, qui vient de renouer avec l'émeute. La famille du défunt s'est pourtant clairement exprimée à propos d'une éventuelle flambée de violence dans le quartier, suite au décès tragique de leur enfant de 30 ans décédé lundi dernier des suites des brûlures du 3e degré après s'être immolé une semaine plus tôt. Le père de la victime, M. Ahmed Q'bili que nous avons contacté pour l'interroger sur les derniers heurts qu'a connus le quartier dans la soirée de vendredi à samedi, où un groupe de jeunes du quartier a affronté les policiers postés devant le commissariat du quartier, a réaffirmé sa position en déclinant toute relation avec une quelconque manifestation dans la rue en dehors des poursuites judiciaires. La famille, dit-il, «est endeuillée par la perte de son fils aîné, elle demande aux habitants de Saïd Otba de respecter sa volonté de pleurer son fils dans le silence et la dignité, d'autant plus que nous nous réservons le droit d'entamer des poursuites judiciaires dans les jours à venir afin que les responsables de la mort de Abdallah soient punis.» Ainsi, alors qu'une ambiance de deuil et de consternation marque Ouargla et le quartier de Saïd Otba en particulier, les dernières échauffourées ont conduit à l'arrestation de trois jeunes du quartier. En l'absence de communiqué officiel de la police, nos sources affirment qu'il s'agit en fait de jeunes délinquants qui ont instauré la terreur à Saïd Otba où ils sévissent au-delà de 22h30 en braquant les véhicules et arrêtant les passants leur réclamant leurs biens en contrepartie de la vie sauve. Tout y passe, téléphones mobiles, montres, argent et bijoux, faute de quoi les pare-brise sont défoncés à coup de bâtons et les piétons sont si terrorisés qu'ils redoutent d'être massacrés s'ils n'abdiquent pas. Les personnes arrêtées font-elles partie du gang ? Rien n'a été confirmé, alors que des fidèles ont déclaré qu'un quatrième agresseur s'est réfugié dans la mosquée à l'aube du dimanche et qu'il a été livré à la police. En attendant que la sûreté de la wilaya de Ouargla daigne instaurer une tradition de circulation de l'information, surtout en ces moments de crise où la situation peut basculer à tout moment, du calme plat à la violente émeute avec une escalade plus que possible dans les jours à venir vu la tension qui caractérise les relations entre les jeunes du quartier de Saïd Otba et les éléments de la police de proximité. Il est indéniable que n'importe qui peut profiter de la situation sécuritaire marquée par les appréhensions de part et d'autre concernant l'évolution des événements maintenant que ledit quartier compte son premier chômeur mort en réclamant un poste, alors que deux autres croupissent en prison pour avoir tenté un suicide au gaz butane en mars dernier. Leur peine initiale de 3 ans de prison ferme ayant été réduite à une seule année, ils en ont encore pour quatre mois. L'autre information qui ressort en ce début de semaine est la réactivation du mouvement du comité national de défense des droits des chômeurs et la possible organisation d'une marche pacifique des habitants de Saïd Otba, malgré les appels à ne pas manifester de la famille Q'bili.