Les délégués des chômeurs de Ouargla ont organisé hier un sit-in contre l'incarcération prolongée de deux des leurs, Hamza Ziouane et Adel Aldjia, écroués depuis trois mois suite à leur tentative de se faire exploser avec une bouteille de gaz butane le 13 mars dernier devant le centre de formation de la police de Saïd Otba dans la périphérie de Ouargla. Malgré les différentes interventions d'avocats et défenseurs des droits de l'homme pour libérer les deux jeunes, la justice reste sourde à l'appel des familles à organiser au plus vite un procès. Les parents estiment qu'il est grand temps de prendre en considération la situation familiale des détenus dont l'acte désespéré doit être replacé dans son contexte : celui de chômeurs sans cesse rejetés par le système d'embauche de l'agence de l'emploi. C'est d'ailleurs dans ce sens que Tahar Belabess, porte-parole du comité, dénonce «l'atermoiement d'un procès qui permettra à tous les chômeurs de se mobiliser et d'organiser un plaidoyer pour une enquête dans les coulisses de l'ANEM et ses bureaux communaux, notamment ceux de Ouargla et de Hassi Messaoud». Le collectif de défense des droits des chômeurs a décidé d'organiser des sit-in réguliers devant le tribunal de Ouargla jusqu'à la libération des deux détenus.