Le ministre de l'Intérieur français, Claude Guéant, connu pour être très proche du président français, est aujourd'hui à Alger. Proche de Nicolas Sarkozy, c'est peu dire. Il était d'ores et déjà directeur de cabinet de Sarkozy lorsque celui-ci était ministre de l'Intérieur, puis directeur de campagne du candidat de droite lors de la présidentielle de 2007. Après la victoire de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant est nommé au poste de secrétaire général de la présidence de la République. En février 2011, il se voit confier l'un des portefeuilles ministériels les plus stratégiques : celui de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration. Il succède ainsi au très controversé Brice Hortefeux, épinglé à maintes reprises pour ses déclarations jugées racistes. Pourtant, seulement quelques semaines après son installation, M. Guéant fait des déclarations qui ne tranchent pas du discours de son prédécesseur. A la veille du fameux «débat sur l'identité nationale», celui dont la proximité avec le président Sarkozy lui vaut des surnoms tels que le «cardinal», «Premier ministre bis» ou encore «vice-président», enchaîne les commentaires qui mettent en cause l'intégration, la réussite et les pratiques de la communauté musulmane établie en France. Depuis, et fort du malaise de la crise et du sentiment «d'insécurité» qui rongent la France, M. Guéant se propose de réduire le nombre de naturalisations, de limiter à 10%, l'immigration légale ou encore de limiter aux étrangers l'accès au droit de vote et d'éligibilité aux élections locales. Puis, il y a aussi la «circulaire Guéant», qui prévoit de restreindre l'embauche d'étudiants étrangers diplômés en France, ou encore les sorties médiatiques incriminant telle communauté ou telle autre pour un fort taux de «violence». Ces propos créent la polémique et soulèvent indignations et condamnation, jusque dans les rangs de l'UMP, tant ils flirtent avec les discours extrémistes. A tel point, d'ailleurs, que le Front national et sa présidente Marine Le Pen, l'accusent de draguer d'un peu trop près l'électorat lepéniste…