La date du 17 janvier correspondait cette année au 50e anniversaire de l'assassinat du docteur Benaouda Benzerdjeb, premier médecin exécuté par l'armée colonial. Mme Souad Bendjaballah et MM. Ould Abbas et Tou, respectivement ministre déléguée à la Recherche scientifique et ministres de la Solidarité et de la Santé, étaient, hier, à Constantine pour la commémoration de cet anniversaire en présence de la veuve du défunt dont le nom a été inscrit sur le fronton du centre anticancéreux du CHU Benbadis. Le choix de Constantine ne semblait pas fortuit pour cette commémoration et le déplacement de pas moins de trois ministres débordait visiblement des limites de l'occasion. En dépit de la valeur incontestée du martyr, de surcroît intellectuel, le goût et l'odeur du politique dominaient cette initiative. Se relayant sur la tribune de l'amphithéâtre du CHU, les trois émissaires du gouvernement ont tenté de lier cette initiative à la volonté exprimée pour la réécriture de l'histoire. Une réécriture qui se fera avec le concours des chercheurs scientifiques, malgré la difficulté de la tâche, en passant par la réhabilitation des symboles de la révolution et ses intellectuels. Les discours des trois personnalités étaient à peine lisibles en l'absence d'une opportunité claire. Par ailleurs, les deux ministres de la Solidarité et de la Santé ont déployé un discours de mobilisation envers les praticiens et les travailleurs de la santé publique. Des mots lâchés en direction des syndicats du secteur trahissaient, en outre, une tentative de désamorçage du mouvement de grève annoncé dans les établissements sanitaires. « Nous voulons que les syndicats et tous les membres de la famille médicale mettent la main dans la main pour avancer », ont répété Djamel Ould Abbas (au nom de l'Union médicale algérienne) et Amar Tou.