Réagissant à l'information rapportée hier dans la presse au sujet de l'état d'alerte déclaré à l'hôpital d'Oran et les malades admis atteints de symptômes inconnus, Amar Tou, ministre de la Santé, n'a pas écarté l'idée que la grippe aviaire soit derrière ces cas, en attendant les résultats des analyses de l'Institut Pasteur. Cela dit, il a expliqué que ses services sont à pied d'œuvre pour circonscrire cette mystérieuse pathologie déclarée dans la commune de Bir El Djir et qui a déjà fait un mort. M.Tou a annoncé aussi que l'argent qui servira à l'achat du Tamiflu, vaccin utilisé pour lutter contre cette épidémie, a été transféré hier dans les comptes du ministère et que toutes les mesures nécessaires ont été prises au niveau national afin de réagir vite au moindre cas soupçonné. Le ministre de la Santé, accompagné de celui de la solidarité, Djamel Ould Abbas et Souad Bendjaballah, ministre déléguée à la Recherche scientifique, s'exprimait hier en marge d'une rencontre commémorative à l'occasion du 50e anniversaire de l'assassinat par l'armée française du docteur Benaouda Benzerdjab. La rencontre tenue au CHU de Constantine a été ponctuée par une conférence de presse qui a permis à la troïka d'intervenir sur un nombre important de questions. Sollicité plus que les autres, Amar Tou a répondu également à la question relative à l'affaire des circoncis du Khroub, annonçant que sept enfants sont rentrés chez eux après avoir reçu les soins alors que les deux restants ont été transférés en Belgique après l'échec des démarches entretenues en direction des établissements français. Mais avant tout cela, le patron de la santé a piqué une petite crise en réaction à la question relative à l'élection du Conseil de déontologie médicale sans cacher son irritation envers le traitement réservé par la presse, notamment El Watan, à ce dossier. La polémique soulevée autour de l'organisation de ces élections, motivée par l'appréhension exprimée par les différents ordres envers « la volonté d'ingérence affichée par le ministère », ne semble pas émouvoir outre mesure M. Tou. Celui-ci s'est défendu en rétorquant qu'il n'y a pas d'enjeu dans ce conseil pour justifier l'intrusion de son département si ce n'est la volonté de dépasser cette situation d'absence de contrôle chez les praticiens de la santé. Cependant, le vide juridique laissé après le gel du conseil et l'expiration du mandat de ses membres donne au ministère la possibilité d'intervenir pour relancer l'organisation avec l'accord des concernés, expliquera t-il.