Les 250 élèves du CEM des frères Djebbar de Taourirt Mokrane, un des grands villages de la commune de Larbaâ Nath Irathen, ainsi que son personnel, souffrent du manque de cantine et de transport scolaire. Situé à plus d'un km de Taourirt Mokrane, cet établissement reçoit également les élèves du village voisin, Ikhlidjene. Dès midi, les enfants n'ayant pas apporté de sandwichs avec eux, se hâtent à s'acheter du pain et des limonades auprès de familles habitant près de l'école. Lorsque ces aliments ne sont pas disponibles, les élèves n'ont pas d'autre choix que de jeûner. Leur souffrance, notamment pour ceux venant d'Ikhelidjene, est de faire aussi le trajet à pied, car des propriétaires de fourgons refusent d'emprunter la route menant à l'école, rétrécie et cahoteuse. Certains parents paient l'abonnement en fourgon à raison de 250 DA/mois et par enfant, mais ce ne sont pas tous les transporteurs qui acceptent en raison de l'état de la route. «Nous souffrons, quand il pleut, de trimballer un cartable contenant 11 livres et les autres affaires de classe. A l'école, nous souffrons du froid lorsque les radiateurs électriques s'éteignent», diront des élèves d'Ikhlidjene. L'établissement manque également de préau où pourraient s'abriter les enfants à la récréation. Pour toutes ces raisons, le CEM enregistre chaque an des défections d'élèves et d'enseignants. Des parents font tout pour obtenir le transfert de leurs enfants aux collèges du chef-lieu de la commune.