La grève à laquelle a appelé le CNES a été suivie par 90% des enseignants de l'université M'hamed Bouguerra de Boumerdès, nous ont indiqué hier en fin de matinée les animateurs locaux de cette organisation. A l'issue d'un vote à bulletins secrets organisé dans les trois sites de l'université, le personnel enseignant a décidé à une majorité écrasante (97,69%) d'observer une semaine d'arrêt de travail à la fin du mois prochain (du 26 février au 2 mars), comme recommandé par le Conseil national du CNES. Intervenant face à des enseignants grévistes lors d'une assemblée générale tenue hier dans un amphithéâtre de l'ex-INH, un membre du conseil national du CNES a réitéré les revendications majeures du syndicat, à savoir un statut pour les enseignants, l'augmentation des salaires, la démocratisation de la gestion de l'université, la formation et le logement. Dans son intervention, M. Mouladène a rappelé que, depuis septembre 2004, juste après le congrès, le CNES s'est engagé dans un processus de dialogue avec la tutelle, « qui n'a malheureusement pas abouti ». L'orateur expliquera que « le ministre est revenu sur son engagement relatif à l'élaboration du statut de l'enseignant avant 2006. En réponse à nos revendications, le ministre nous rappelle que nous avons eu une augmentation des salaires en 2002, que nous avons une prime de soutenance de 1 million de dinars, une bourse pour ceux qui voudraient étudier à l'étranger et des heures de vacations ». Avec la grève d'hier et la menace d'un autre arrêt de travail d'une semaine dans un mois, le CNES semble résolument engagé dans la confrontation. Il menace d'ailleurs de ne pas organiser les examens « si les pouvoirs publics continuent à faire la sourde oreille ». Par ailleurs, les étudiants de Boumerdès soutiennent leurs enseignants. Le collectif des étudiants a initié hier une pétition de soutien (signée par plus de 200 étudiants) aux protestataires. Les enseignants de l'université de 8 Mai 1945 de Guelma sont aussi pour la grève du CNES prévue du 25 février ou 2 mars prochains. Hier, sur les 83 enseignants inscrits, un seul a voté contre la grève. Comme on le sait, les revendications du CNES ont trait à l'augmentation des salaires, au logement et au statut particulier de l'enseignant. A noter que le nombre d'enseignants officiant à l'université de Guelma s'élève à 308 dont 150 adhérents du CNES. Abdelwahab. Boumaza, Kamel Omar