A en juger par le nombre de voix exprimées hier à Boumerdès en faveur du mot d'ordre de grève illimitée à partir du début du mois prochain, l'on s'achemine droit vers le boycott des examens. Une option pour laquelle les enseignants ont opté « la mort dans l'âme », bien qu'elle semble être « la seule arme à opposer au mépris de la tutelle ». La première journée de protestation du CNES a enregistré une large adhésion à l'université M'hamed Bouguerra de Boumerdès (UMBB). M. Chebout, un animateur local de ce syndicat, nous a déclaré que le mot d'ordre d'arrêt de travail a été suivi à plus de 80%. La rectrice, Mme Kesri, avance un taux d'adhésion se situant « entre 30 et 40% ». La non-autorisation de l'assemblée générale des enseignants protestataires a obligé le CNES à tenir sa réunion dans la cour du campus nord. « L'administration nous a refusé la salle où nous devions nous réunir pour voter la proposition d'une grève ouverte à partir du 13 mai prochain. Tout le monde a peur du boycott des examens, une option qui se dessine de plus en plus précisément, vu la persistance de la tutelle dans son refus de prendre en charge les revendications des enseignants », nous dit M. Chebout. La rectrice justifie sa décision de ne pas autoriser la tenue de cette assemblée par le fait que « les éléments de représentativité fournis par le CNES n'ont pas atteint le seuil exigé par la loi ». « Le taux de représentativité du syndicat dans notre université est inférieur aux 20% exigés par la réglementation », soutient-elle. M. Chebout nous a confié en fin de journée que 98% des 220 enseignants qui ont voté hier se sont prononcés en faveur de la grève illimitée à partir du début mai prochain. La consultation va se poursuivre aujourd'hui encore « afin de permettre aux enseignants qui étaient absents hier de voter », nous a-t-on dit. Rejetant l'argument avancé par l'administration, qui a refusé une salle au CNES, M. Chebout soutient que 435 enseignants sur les quelque 850 que compte l'université sont des adhérents du syndicat. Mais un des « éléments de représentativité » sur lesquels s'est appuyé le rectorat est le nombre de cotisants qui « n'atteste pas de la représentativité exigée par la loi ».