L'Assemblée constituante tunisienne se réunit aujourd'hui pour examiner le projet d'organisation des pouvoirs publics. Une sorte de «mini-Constitution», dont l'adoption ouvrira la voie à la formation d'un Exécutif, un mois et demi après les élections du 23 octobre. Le projet d'organisation des pouvoirs publics et le règlement intérieur de l'Assemblée, deux textes essentiels pour permettre le démarrage effectif des institutions, arrivent devant les députés après avoir fait l'objet de discussions au niveau des commissions. Arrivé en tête des élections, le parti islamiste Ennahda, est accusé par l'opposition et aussi par ses partenaires de gauche, à savoir, le Congrès pour la République (CRP) et Ettakatol, de vouloir s'arroger les pleins pouvoirs et de mettre la main sur tous les rouages du pays. Les deux commissions de 22 députés chacune sont arrivées à un compromis vendredi, et l'accord sera soumis au vote des 217 élus de l'Assemblée aujourd'hui. Les désaccords majeurs portent sur les prérogatives respectives du chef de l'Etat et du chef du gouvernement. Ainsi que sur le mode d'adoption de la future Constitution tunisienne. S'ils sont votés, les deux textes permettront dans les jours suivants l'élection du président de la République, qui nommera le Premier ministre. Au terme d'une entente entre les trois partis vainqueurs du scrutin, Ennahda, le CPR et Ettakatol, le dirigeant du CPR, Moncef Marzouki, devrait être nommé président de la République et Hamadi Jebali d'Ennahda, chef du gouvernement.