M. Medelci a été auditionné hier par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française. Il a été question des réformes politiques en Algérie et… de la révision constitutionnelle. Paris. De notre correspondante Mourad Medelci a annoncé hier matin, lors de sa rencontre avec les députés de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, que le processus de réformes entamé par l'Algérie dès les années 2000 (école, justice, économie et finances) sera consolidé. Il a fait l'annonce également que dès le second semestre 2012, la Constitution sera révisée. La révision de la Constitution dont les dispositions nouvelles et les amendements permettront de situer, au niveau le plus élevé de la hiérarchie des textes, les options annoncées en avril 2011 par le président Bouteflika, qui a souhaité consacrer pleinement son troisième mandat au renforcement des institutions républicaines et de l'Etat de droit, à présent que la paix, la stabilité et la croissance ont été rétablies avec des résultats très encourageants et très clairement perceptibles par les Algériens», a-t-il dit. Et d'indiquer que trois lois ont déjà été votées. «Hier (mardi, ndlr) une nouvelle loi a été votée, la quatrième depuis l'annonce du 15 avril. Cette quatrième loi concerne les partis politiques.» M. Medelci a aussi indiqué qu'avant la fin de l'année, l'APN aura voté l'ensemble des lois programmées, soit la loi électorale, la loi sur les incompatibilités avec le mandat parlementaire, la loi sur la participation de la femme, la loi sur les partis, la loi sur l'information et la loi sur les associations.Le ministre des Affaires étrangères a, dans un propos antérieur, affirmé que «le début de cette nouvelle décennie, caractérisée au plan régional par des évolutions exceptionnelles, a été l'occasion pour l'Algérie d'engager une nouvelle étape de réformes annoncées par le président de la République le 15 avril 2011». Et d'ajouter :«Le nouveau cadre législatif permettra d'offrir de meilleures conditions pour préparer les élections législatives prévues au printemps 2012.» «2012, une année emblématique» La matinée parisienne d'hier a été bien remplie pour le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. D'abord, un peu plus d'une heure d'exposé et d'échanges sur les réformes en Algérie, la coopération bilatérale et les dossiers régionaux avec les députés de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. A ce sujet, aux dires du président de cette commission, Axel Poniatowski, les députés n'ont jamais été aussi nombreux depuis 2007 pour l'audition d'un ministre étranger. C'est dire l'intérêt des élus français non seulement pour la relation bilatérale ou l'actualité régionale, mais aussi la situation interne algérienne au vu de leurs questions, très nombreuses également. M. Medelci s'est ensuite entretenu avec son homologue français, un entretien sur lequel les deux ministres ont été peu loquaces face à la presse. Alain Juppé s'est contenté de dire, dans un bref point de presse, avoir procédé avec son homologue algérien à «un tour d'horizon d'un certain nombre de questions régionales». Et «nous suivons attentivement l'évolution de la situation en Egypte, qui nous préoccupe. J'ai salué les initiatives de la Ligue arabe vis-à-vis de la Syrie et j'espère que cela pourra convaincre le régime syrien d'arrêter la répression qui sévit dans ce pays, nous avons également échangé nos vues sur l'évolution positive en Libye, en Tunisie et au Maroc, je me réjouis de voir que les relations entre l'Algérie et le Maroc s'améliorent de jour en jour». «Nos relations bilatérales sont étroites et je crois pouvoir le dire aujourd'hui tout à fait confiantes», a ajouté Alain Juppé. Et d'indiquer que le 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie dont l'organisation, côté français, a été confiée par le président Sarkozy à l'ancien ambassadeur de France en Algérie, Collin de Verdières, sera célébré «dans un esprit de sobriété et de concertation». Pour sa part, Mourad Medelci a indiqué que les relations algéro-françaises sont en train de «prendre une direction qui laisse la possibilité à nos deux pays de poursuivre et d'intensifier en même temps la coopération à la fois sur le plan politique, sur le plan économique, mais également sur tous les autres plans. Ce que nous allons, en 2012, initier ou finaliser comme actions (école internationale, centres culturels, maison de l'Algérie à la Cité internationale de Paris, notamment) fera probablement de cette année une année emblématique en ce qu'elle représente pour les deux pays comme pesanteur de la mémoire mais en même temps comme dynamisme de l'espoir, celui qui est permis entre deux peuples qui souhaitent continuer à travailler ensemble dans l'amitié et dans la considération et le respect réciproques». Et Alain Juppé d'enchaîner : «Notre volonté commune est que cette année 2012 soit beaucoup plus tournée vers l'avenir que vers le passé.»
Prochaines négociations sur la pev Mourad Medelci a annoncé l'ouverture prochaine de négociations exploratoires avec l'Union européenne pour que l'Algérie puisse participer à la Politique européenne de voisinage (PEV), «cette politique ayant fait l'objet d'un lifting et qui la rend plus accessible au pays que nous sommes».