Photo : Riad Par Samira Imadalou «Ce n'est pas exact de dire que l'Algérie ne fait partie de la politique européenne de voisinage (PEV).» C'est ce qu'a déclaré, hier, la responsable de la délégation de la commission de l'Union, Mme Laura Baeza qui était l'invitée du Forum d'El Moudjahid. A travers cette déclaration, l'ambassadrice de l'UE en Algérie confirme la probation de la PEV par l'Algérie mais concernant les détails du plan d'action de la PEV, l'invitée d'El Moudjahid a semé la confusion. «L'Algérie est déjà dedans [la PEV, ndlr]. Vous êtes déjà en train de bénéficier de cette PEV», a-t-elle ajouté avant d'expliquer : «Vous avez choisi la forme de l'accord d'association». Ainsi, selon Mme Baeza, le plan d'action choisi par l'Algérie est l'accord d'association dont le bilan est jugé positif par l'UE. Or, l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE a eu lieu en 2006 alors que la volonté politique de l'Algérie au sujet de son adhésion à la PEV n'a été affichée que deux ans plus tard, c'est-à-dire en mars 2008, à l'occasion de la réunion du conseil d'association. Il était prévu que les deux parties élaborent un plan d'action dans le cadre de cette PEV en ciblant les secteurs de coopération. En annonçant que la forme choisie par l'Algérie pour la PEV est l'accord d'association, l'ambassadrice de l'UE en Algérie n'a fait que semer la confusion quand à la démarche adoptée pour la mise en application de cette politique rejetée au début par l'Algérie. Au sujet des relations entre les deux parties, la responsable de la délégation de l'Union européenne (UE) en Algérie a relevé, tout au long de son intervention, l'importance de l'Algérie pour l'UE. «L'Algérie est un partenaire essentiel et fiable» pour l'UE. Essentiel, en raison de l'enjeu du gaz, même si elle ne l'a pas clairement dit, et fiable par rapport au rôle joué au niveau euroméditerranéen, notamment en matière de lutte antiterroriste. «C'est grâce à l'Algérie que nous avons élaboré un code de conduite euroméditerranéen de lutte contre le terrorisme». En somme, sur le plan politique, Mme Baeza a indiqué que le dialogue entre les deux parties est en «plein essor» Elle a reconnu que l'Algérie a contribué, dans le cadre du processus de Barcelone, ajoute Mme Baeza, dans la mise en place de l'Union pour la Méditerranée (UPM) qui va mettre en oeuvre selon elle des projets tels que la dépollution de la Méditerranée, le plan solaire euroméditerranéen ainsi que l'université euroméditerranéenne Abordant les relations économiques entre les deux parties, la représentante de l'UE est revenue sur les programmes et projets en cours. Elle a indiqué que pour l'ensemble des projets (sociaux, modernisation du processus économique, réforme institutionnelle), l'UE a mis à la disposition de l'Algérie une enveloppe de 20,5 milliards de dinars pour la période 2007-2010. Elle a par ailleurs rappelé l'appui apporté à l'Algérie pour son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Au sujet des questions énergétiques, Mme Baeza a déclaré que l'Algérie est entrée en négociations profondes avec l'UE. «Nous essayons de trouver des solutions pour la libéralisation des prix du gaz», s'est-elle par ailleurs engagée avant de souligner le danger de la tendance protectionniste adopté avec l'avènement de la crise financière. «Il faut être prudent, la crise invite à la réflexion.» S. I. «Le Processus de Barcelone a porté ses fruits» L'invitée du Forum d'El Moudjahid, Mme Laura Baeza, a refusé de parler, hier, de l'échec du Processus de Barcelone. Elle s'est d'ailleurs déclarée «extrêmement convaincue» de son succès, et a précisé qu'il «a apporté ses fruits», malgré son échec dans le processus de paix au Moyen-Orient, lequel, selon elle, «n'était pas un objectif» de ce processus, ajoutant que le principal était «l'instauration d'un climat de confiance» entre Palestiniens et Israéliens.