«Célébrée pour la première fois en Tunisie et… interdite en Algérie», il s'agit de la Journée internationale contre la corruption. Le Maroc et, pour la première fois, la Tunisie s'apprêtent à la célébrer, mais l'Algérie officielle n'a rien prévu. L'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACT) compte malgré tout marquer le coup, selon un communiqué qu'elle nous a transmis. Bien qu'elle l'ait toujours célébrée, à sa manière, «non sans difficulté», jusqu'en 2008, elle tient malgré tout à marquer cet évènement. Cependant, comme il est dit dans le communiqué, l'association est «interdite de réunion publique, tant au niveau d'Alger que dans les wilayas», depuis 2009. Pour 2011, même son de cloche, puisque «les demandes d'autorisation ont soit essuyé des refus, soit sont restées sans réponse des administrations de wilaya». L'association indique également une nouveauté pour cette année 2011, en ce qui concerne cette journée, puisque, «le ministère de la Justice envisagerait de célébrer, mais à huis clos, la journée du 9 décembre. Ce qui serait une première, car de 2004 à 2010, les pouvoirs publics avaient boudé cette célébration» ! Pour l'AACT, le gouvernement algérien «a un peu ‘‘raison'' de ne pas la célébrer, car il n'a aucun bilan à présenter de l'application de la Convention des Nations unies contre la corruption. Les preuves de ce bilan désastreux – en 8 longues années d'existence de cette convention – sont irréfutables : la loi du 20 février 2006 de prévention et de lutte contre la corruption, même très insuffisante, est inappliquée à ce jour ; le processus de déclaration de patrimoine des agents publics (hauts fonctionnaires et élus) n'a jamais été effectif ; et plus grave encore, l'agence gouvernementale de lutte contre la corruption, créée par décret présidentiel le 22 novembre 2006, n'a été mise en place qu'en décembre 2010, et est restée totalement muette depuis.» Selon l'association, la corruption a encore de beaux jours devant elle, tant qu'il n'y a réellement aucune transparence au niveau des institutions et même des élus. Alors que la Tunisie en est à sa première édition dan la célébration de cette journée, à travers notamment un site internet, (http://www.laboursedelacorruption.com), et que le Maroc, lui, fait figure d'habitué, puisque, par l'intermédiaire de Transparency International, est organisée une rencontre ce matin à Rabat, pour présenter à la presse et au public «les résultats de l'Indice de perception de la corruption 2011 : le bilan annuel des activités du Centre d'assistance juridique anti-corruption de Transparency Maroc (Cajac)».