Les forces de sécurité syriennes ont tué, hier, au moins 14 civils, dont 4 enfants, dans leurs opérations face aux manifestations contre le régime du président Bachar Al Assad. L'opposition l'accuse de préparer «un massacre» à Homs (centre), un bastion de la contestation. Malgré le déploiement massif des forces de l'ordre, de nombreuses manifestations ont eu lieu, en particulier à Deraa (sud), Idleb (nord-ouest), Homs, Hama (centre) et Deir Ezzor (est), sous le slogan «La grève de la dignité», en prévision d'une grève générale prévue demain, selon des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). A Homs, les tirs des forces de sécurité ont fait 9 morts, dont 2 enfants de 10 et 12 ans, et 23 blessés, selon l'OSDH, qui a fait également état de la mort d'un adolescent de 14 ans sous les tirs de la sécurité à Aqrab, dans la région de Homs. A Douma, près de Damas, des tirs contre des manifestants ont fait un mort et 16 blessés. Et au sud, dans la province de Deraa, berceau de la révolte populaire il y a près de neuf mois, «une femme et une fillette de 12 ans ont été tuées par les forces de sécurité qui ont tiré aveuglément sur les gens, blessant 8 autres personnes», selon l'OSDH. Cette association basée au Royaume-Uni a également fait état de «violents affrontements» entre déserteurs et forces gouvernementales à Douma et à Saqba, à 10 km de la capitale. Le Conseil national syrien (CNS), qui réunit la majorité des courants de l'opposition, dit craindre un «massacre» à Homs, cible d'une répression violente depuis des semaines. Sur le plan diplomatique, la Syrie a annoncé vouloir «étudier» une réponse reçue de la Ligue arabe à sa demande de levée des sanctions de l'organisation panarabe pour recevoir des observateurs de la Ligue dans le pays. En outre, Paris a annoncé que la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne avaient «obtenu» que la responsable des droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, soit entendue par le Conseil de sécurité à propos de la Syrie, probablement «mardi».