Les forces de sécurité ont tiré pour disperser vendredi des milliers de Syriens qui manifestaient contre le régime dans de nombreuses villes, faisant au moins six morts, dont un enfant, et une trentaine de blessés, ont rapporté des militants syriens. La télévision d'Etat syrienne a de son côté affirmé que trois membres des forces de sécurité avaient été tués dans une attaque à la bombe à Hama (centre). Des manifestations appelant au départ du président Bachar al-Assad se sont déroulées dans de nombreuses villes malgré le déploiement massif des forces de sécurité, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh) et les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent les contestataires. Les manifestants sont sortis dans la rue après la prière hebdomadaire musulmane du vendredi dans les mosquées dans les grandes villes de Deraa, Homs, Deir Ezzor (est), Idleb et dans la province de Damas, ont indiqué l'Osdh et les LCC, qui ont en outre fait état de plusieurs arrestations. Les troupes sont intervenues contre les contestataires à la veille de l'expiration d'un ultimatum lancé par la Ligue arabe, qui a menacé le régime de sanctions si les violences ne cessaient pas avant samedi. Un manifestant a été tué et cinq blessés par les tirs à Homs (centre), un haut lieu de la contestation, un enfant a péri sous les balles à Deraa (sud), où est née la révolte populaire le 15 mars, trois manifestants ont été tués dans la région de Damas et un sixième à Hama, selon l'Osdh et les LCC. Dix-sept personnes ont également été blessées par balles lors d'une manifestation dans la province d'Idleb (nord-ouest), quatre autres lors d'un rassemblement à Harasta, dans la banlieue de Damas, et une dizaine d'autres dans d'autres localités, a précisé l'Osdh. Sur leur page Facebook, les militants pro-démocratie ont placé la journée sous le slogan «l'expulsion des ambassadeurs». «Hommes libres, chassez ces ambassadeurs du crime», écrivent-ils en appelant à des manifestations massives pour inciter les gouvernements étrangers à expulser les ambassadeurs syriens. Dans le même temps, le directeur du bureau de l'agence officielle syrienne Sana à Deir Ezzor, Alaa al-Khodr, a été arrêté après avoir présenté sa démission pour protester contre «les actions du régime contre la population civile», ont rapporté les LCC dans un communiqué.