C'est un grand événement pour l'Algérie qui escompte sortir, enfin, de l'économie de rente basée sur la seule exportation des hydrocarbures : le groupe Sonelgaz et l'initiative industrielle Desertec (Dii) ont signé, vendredi dernier à Bruxelles, un accord de coopération. La perspective de cet accord a été déjà annoncée, le 14 novembre dernier, par El Watan Economie. Dii, qui regroupe 56 actionnaires et partenaires issus de 15 pays, a pour objectif de faciliter la concrétisation du mégaprojet Desertec qui consiste en la production des énergies renouvelables dans les déserts. «Le renforcement des échanges d'expertise technique, l'examen des voies et moyens pour l'accès aux marchés extérieurs et la promotion commune du développement des énergies renouvelables en Algérie et à l'international sont au cœur de ce partenariat stratégique», explique un communiqué de presse transmis à El Watan par le consortium Dii GmbH. La convention vise également à «encourager les coopérations industrielles en matière de ressources et développement dans les domaines de la fabrication, de l'installation et de l'exploitation des énergies renouvelables», précise le communiqué. Le projet Desertec promet de «favoriser le développement d'industries locales, la création d'emplois, un transfert de connaissances, une croissance, impulsion économique suite à d'importants investissements et une diversification économique». L'accord a été signé en marge d'une rencontre entre l'Algérie et l'Union européenne visant à développer un partenariat dans le secteur des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique. La cérémonie de la signature de cette convention a été rehaussée par la présence du Commissaire européen chargé de l'énergie, Günther Oettinger et du ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Projet de référence Ce contrat portant sur un projet de référence est le deuxième du genre au Maghreb, ce consortium transnational ayant déjà paraphé un premier accord avec le Maroc. Le premier projet sera réalisé en collaboration avec l'Agence marocaine de l'énergie solaire Masen. Selon Dii, «l'énergie issue du projet commun Dii/Masen pourra commencer à alimenter en courant les réseaux marocains et espagnols autour de 2014». D'autres projets sont prévus en Tunisie et en Egypte. Dii souligne que «l'initiation d'une sélection de projets de référence vise à démontrer la faisabilité du concept et de réduire les coûts et qu'il est possible de produire, transporter et vendre des énergies renouvelables, mais aussi pour rendre plus concrète la nature abstraite de la vision Desertec». DII explique que «les énergies renouvelables devraient ainsi être intégrées sur le marché le plus rapidement possible et sans avoir recours à des subventions». Dii estime que «dans les 10 à 15 premières années, des mécanismes de soutien seront indispensables». Ce consortium affiche un optimisme : «L'électricité en provenance des déserts, note-t-il, sera compétitive sur le marché dans les années à venir, en Europe et dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord». «Au cours des dernières années, l'évolution des prix a rendu économiquement très intéressantes ces technologies qui restent faciles à installer et à faire fonctionner», affirme Dii. «Des analyses menées, en 2005, par un bureau d'études allemand ont montré que le seuil de rentabilité sera atteint entre 2020 et 2030», relate le consortium DII.