La bataille pour le solaire en Méditerranée est déjà engagée. Si les Allemands ont été les premiers à prendre l'initiative à travers le projet Desertec, les Français ont lancé le Transgreen, avancent leurs pions et tentent même de corréler leur projet au plan solaire méditerranéen dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Dans ce contexte, le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a indiqué, mercredi dernièr, en marge de l'ouverture du salon "SolarMed" à Paris, que le plan solaire lancé il y a deux ans par l'Union pour la Méditerranée (UPM) représente "une grande démarche de paix" pour la région. "C'est par le charbon qu'on a créé l'Union européenne, c'est probablement par les énergies renouvelables, notamment le solaire, que se fera l'union des pays méditerranéens", a-t-il déclaré, soulignant la difficulté de l'accès à l'énergie du continent africain. Le plan solaire méditerranéen (PSM) prévoit la construction, d'ici 2020, au sud et à l'est du bassin méditerranéen, de capacités de production d'électricité renouvelable, notamment solaire, de 20 gigawatts (GW). Sur ce total, environ un quart (5 GW) serait exporté vers l'Europe. Quelque 150 projets sont à l'étude, dont deux majeurs portés par deux consortiums: la création d'un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du nord et au Moyen-Orient, censées fournir à terme jusqu'à 15% de la consommation d'électricité de l'Europe (projet Desertec) et la construction d'un réseau sous-marin de transport d'électricité entre l'Afrique et l'Europe (projet Transgreen). Notons que la société Concentrix Solar, fournisseur de systèmes photovoltaïques à concentration (CPV) et division du français Soitec, a intégré le, 14 septembre dernièr le consortium Transgreen. Lancé officiellement en juillet, le projet Transgreen, qui regroupe une quinzaine d'industriels, s'inscrit dans le cadre du Plan solaire méditerranéen, qui prévoit la construction de capacités de production d'électricité de source renouvelable, notamment solaire, de 20 gigawatts (GW) à horizon 2020. ''Avec un rendement de 25%'', la technologie CPV de Concentrix Solar ''est conçue pour des centrales solaires de grande échelle installées dans les régions chaudes et arides'', a indiqué Soitec dans un communiqué. Notons, par ailleurs, que Desertec , l'initiative industrielle Dii examinera les enjeux politiques et économiques de l'électricité provenant du désert lors de sa conférence annuelle à Barcelone les 26 et 27 octobre prochain. Le commissaire européen à l'énergie, Günther Oettinger, ouvrira la conférence. L'intégration des marchés de l'énergie est considérée comme l'un des éléments déterminants d'une future coopération énergétique dans le bassin méditerranéen et entre l'Europe et l'Afrique du Nord. Les possibilités de production d'électricité dans les régions désertiques, les exigences au niveau des réseaux électriques de demain et les questions du financement seront également au coeur des discussions. Les perspectives d'évolution socioéconomiques pour la région Mena, ainsi que la création d'un cadre réglementaire approprié et d'outils visant à promouvoir l'électricité du désert feront également l'objet d'un débat à la conférence annuelle de Dii. Fondée en 2009, Dii compte ,entre-temps, 17 actionnaires et 25 partenaires associés. Cette initiative industrielle internationale unique démontre que les acteurs économiques sont prêts à accélérer le passage aux énergies renouvelables, à amorcer un développement durable et à dégager de nouveaux potentiels commerciaux.