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Battante et combattante
Béjaïa. Annie Fiorio-Steiner invitée du café littéraire
Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2011

Le public béjaoui a longuement ovationné, samedi dernier, Annie Fiorio-Steiner, moudjahida, grande héroïne de la résistance contre l'occupation française de l'Algérie.
C'était lors d'une conférence conjointement animée par cette grande dame et Hafida Ameyar, auteure d'un ouvrage paru en septembre dernier, qui se veut être un hommage à cette humble femme, qui a subjugué l'assistance par des paroles très touchantes. Il y avait beaucoup d'émotion dans la salle du théâtre de Béjaïa. L'accueil était à la hauteur de cette figure emblématique qui a toujours voulu vivre loin de la lumière des projecteurs. Le public, en majorité des jeunes, a été charmé par les qualités humaines exemplaires de cette résistante qui a aujourd'hui 83 ans.
Le café littéraire a bien fait d'inviter cette femme algérienne d'origine pied-noir et Hafida Ameyar, auteure du livre intitulé La moudjahida Annie Fiorio-Steiner, une vie pour l'Algérie. Mme Ameyar a eu le grand mérite de tirer de l'oubli cette héroïne qui a préféré rester, durant près d'un demi-siècle, loin des feux de la rampe. «Arrêtée en automne 1956, j'ai été condamnée, cinq mois plus tard, par un tribunal colonial à cinq ans de réclusion pour fabrication d'explosifs et atteinte à l'ordre public», se souvient cette femme généreuse et humble. Engagée très jeune, elle a surmonté toutes les épreuves que la vie lui a réservées. Avec dignité et courage.
«J'ai été détenue dans six prisons, tant en Algérie qu'en France», raconte, d'une voix très douce, cette talentueuse poétesse. «C'est une Algérienne d'origine française. On sait très peu de choses sur cette partie d'Algériens qui s'est engagée dans le combat anticolonialiste et plus tard dans la construction de la nation algérienne», explique Mme Ameyar, journaliste à Liberté. «L'histoire officielle a marginalisé les moudjahidate et continue encore d'occulter le rôle réellement joué par ces femmes pendant la guerre de libération», argumente-t-elle encore. Le livre, écrit sous forme d'entretien, rend hommage au courage de cette grande dame au parcours exemplaire. Sous l'occupation, Annie travaillait dans les centres sociaux à Alger. «J'étais complètement écœurée par les injustices de la colonisation», témoigne cette adorable femme, passionnée de la défense des grandes causes et des droits humains.
Au déclenchement de la lutte armée le 1er Novembre 1954, elle n'avait que 25 ans. Elle s'est tout de suite placée du côté de la justice. Elle a mis son courage et son immense énergie au service de la cause algérienne qui était pour elle celle des libertés. «J'ai vu beaucoup de choses, notamment l'accaparement des terres qui m'ont fait réfléchir. Quand le 1er Novembre a éclaté comme un coup de tonnerre, j'étais prête. J'ai applaudi. C'était le moment», dit-elle. Elle raconte sa rencontre avec Bachir Hadj Ali, son premier contact avec Saddek Hadjerès, alors responsables au parti communiste algérien (PCA), qui avaient, par la suite, rallié le FLN. «J'ai travaillé pour un laboratoire de fabrication de bombes où travaillaient Hassiba Ben Bouali et Boualem Oussedik», relate cette résistante contre l'oppression et la spoliation.
Cette héroïne très discrète a consacré les meilleures années de sa vie à la cause de son peuple.
Elle a soutenu sans hésiter, avec dévouement et sens de l'engagement, la résistance armée menée par le FLN qu'elle a servi comme agent de liaison. Un souvenir qui l'a le plus marquée ? «A la prison Barberousse (Serkadji), on entendait les terribles exécutions. On ne voyait rien de la cellule. On entendait crier ‘‘Allah Ouakbar, Tahia El Djazaïr''», se rappelle-t-elle. A sa libération des geôles en 1961, elle n'a pas renié ses valeurs et poursuivi jusqu'au bout de ses forces le combat qu'elle jugeait juste, «jusqu'à l'istiklal», dit-elle fièrement.
Elle a fait partie de ces militantes qui ont préparé la victoire de Juillet 1962. Elle a poursuivi le combat pour la démocratie et les droits des femmes après la confiscation de l'indépendance par le parti unique, qu'elle a défié en sortant dans la rue en 1984 pour dénoncer le scandaleux code de la famille et a soutenu la révolte d'Octobre 88. Elle s'est toujours placée du côté des déshérités pour défendre les droits de l'homme. Le livre exprime ainsi une reconnaissance pour l'action de cette inlassable militante et affiche une admiration pour cette grande personnalité. L'ouvrage souligne que jamais ni l'épreuve ni la victoire ne la firent dévier du chemin qu'elle s'était tracé : faire entendre la voix de ceux que personne ne voulait entendre.
A côté d'un destin exceptionnel, elle a su faire preuve d'une indépendance d'esprit, d'une volonté et d'une dignité exceptionnelles. Elle a servi son pays, l'Algérie, qu'elle aime. En éditant cet ouvrage, l'association «Les amis de Abdelhamid Benzine», saluent l'engagement dans la concrétisation d'une noble cause. A l'indépendance, elle choisit la nationalité algérienne. Annie n'a jamais quitté sa patrie. Aujourd'hui, elle réside à Alger et ne vit que grâce à une pension de retraite puisqu'elle a exercé durant trente ans comme cadre au secrétariat général du gouvernement. «Je n'ai fait que mon devoir», ne cesse-t-elle de répéter. «Tu sais, toi Annie, nous t'aimons toutes beaucoup. Pourquoi ? Je n'en sais rien.»
Cette confidence faite, en prison, à la moudjahida Annie Fiorio-Steiner par l'une de ses codétenues peut être entendue de la bouche de quiconque la fréquente, même durant un temps relativement court. C'est ce qu'a écrit Ahmed Ancer, journaliste à El Watan, en guise d'accroche à l'avant-propos de ce beau livre. Un livre à lire absolument !


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