La Ligue de football professionnel (LFP) a publié, hier, sur son site l'article 52 (amendé) du règlement du championnat de football des catégories de jeunes qui fait, une fois de plus, la part belle aux clubs professionnels et accentue en même temps les disparités qui existent entre le football professionnel et le football amateur. Cet amendement est renversant, absurde et dénué de toute logique. Il indique : Article 52 : Forfait, refus de participation ou abandon de terrain d'une équipe. Si une équipe de jeunes d'un club déclare forfait délibérément, abandonne le terrain ou refuse de participer à une rencontre, le club encourt les sanctions suivantes : • Ligue 1 et Ligue 2 : 50 000 DA pour le club Autres divisions • Match perdu par pénalité : défalcation d'un point à l'équipe «senior» pour la première infraction ; • Défalcation de 2 points à l'équipe «senior» pour la deuxième infraction ; • Amendes de : 8000 DA pour le club de Division nationale et de la Division interrégions ; 2500 DA) pour le club de Division régionale, honneur et pré-honneur. Les cas de force majeure seront traités par les organes juridictionnels conformément aux dispositions prévues par l'article 122 du présent règlement. Cet article (amendé) favorise outrageusement les clubs professionnels et pénalise lourdement les clubs amateurs. Ainsi, les clubs ne sont pas égaux devant les règlements qui régissent le football. L'infraction (forfait, abandon du terrain, refus de participer) étant la même, pourquoi imposer une sanction à deux vitesses ? Logiquement, le football amateur doit être régi par son propre règlement et ne pas être soumis à celui de la Ligue professionnelle. La coercition ne réglera rien parce que les «petits clubs» vivent leur passion et l'argent n'est pas leur moteur, comme c'est le cas des «clubs pros». Au lieu de les aider à faire face à leurs difficultés pour survivre, la LFP menace de leur défalquer des points (1 puis 2) si les jeunes catégories tombent sous le coup des infractions mentionnées. La Ligue du football professionnel devrait s'occuper de ses championnats (L1, L2), des jeunes catégories et ne pas rajouter aux misères qui vit quotidiennement le football amateur. Ce genre de décision renseigne parfaitement sur le niveau de considération accordé au football de base. Cet amendement aurait dû être précédé par une large consultation au niveau du monde du football amateur avant d'être balancé en plein milieu de saison. Cet article dénote du manque de respect flagrant affiché à l'endroit des clubs qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté et très très loin du train de vie de sénateurs que mènent des clubs pros.