La salle de spectacles du palais de la culture Moufdi Zakaria, à Alger, affichait complet tous les soirs depuis quelques jours. Et pour cause ! On y écoutait de la bonne musique.Classique ! Et ce, à l'occasion du 3e Festival international de musique symphonique qui s'est déroulé du 8 au 14 décembre. Des formations venant d'Europe, d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique se sont succédé. Soit 21 pays. Au grand bonheur d'un public averti démontrant une grande mélomanie. Aussi, mardi soir, l'auditoire a été transporté à travers un «trip» rhapsodique emmené par le quatuor Ad Tabulam de Tchéquie. L'égérie du quartet, la mezzo soprano Petra Kohoutova, l'excellent luthiste Rudolph Merinsky, le guitariste Pavel Ciboch et le percussionniste (derbouka entre autres) Pavel Planka, ont décliné une musique baroque avec accent latent médiéval. Celle des troubadours. Une belle prestation acoustique, chorale et polyphonique s'articulant autour du thème Il Giardino (musique des jardins de l'empereur Rudolph). Avec, en prime, un bis repetitae en «arabesque». Un «maqam» interprété en arabe par Petra Kohoutova très ovationné. Bonne intelligence musicale Le Quartetto di Venezia, de la cité des Doges (Venise), formé de quatre musiciens chevronnés, a exhibé une élégance et autre justesse dans l'exécution d'un programme comprenant foncièrement du Puccini (I Crisantemi) et du Verdi (Quartette en mi-mineur). Andrea, Alberto, Giancarlo et Angelo ont sorti les violons… d'Ingres. Ils ont une discographie très prolixe : 19 CD. Le passage de l'ensemble Fioretto, signifiant décoration, venant d'Autriche, a été remarqué. Grâce, délicatesse et fraîcheur ! Tels sont les maîtres mots qualifiant Fioretto faisant dans le baroque. Sara (alto), Elke (clavecin), Maud, Fotini (violon), Judith (flûte traversière) jouent debout comme Elton John, sauf Gunter (violoncelle, cela se comprend) dans une bonne intelligence musicale de chambre… à air frais de Mozart et Bach. Orchestre multinational Très communicatifs avec le public, les membres du Diamond Quartet d'Afrique du Sud, un quatuor à cordes, ont évolué sur du Antonin Dvorak et du traditionnel (Ke Tswa Hole). Hier, le festival devait se clôturer avec la Symphonie n°5 de Tchaikovsky, sous la direction du maestro Ignacio Garcia Vidal (Espagne) dirigeant l'Orchestre multinational. «L'édition du festival de cette année est de haut niveau. Nous avons été agréablement surpris par le jeu de la formation de Bulgarie, Sofia Solist Chamber Orchestra. 21 pays qui participent. C'est une sorte de minicoupe du monde de la musique classique…», affichera sa satisfaction, Abdelkader Bouazzara, le commissaire du Festival.