Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a effectué, hier, une visite sur le site du nouvel Institut Pasteur (NIPA) à Dèly Ibrahim. A travers ce déplacement, M. Tou entend relever le défi et relancer un projet vieux de trente et un an. Ce que ses prédécesseurs ont tenté de faire, sans résultat. L'affaire du NIPA qui a défrayé la chronique dans les années 1990, qualifiée d'« escroquerie », est devenue aujourd'hui un projet opérationnel. Suite à l'instruction du président de la République de maintenir le NIPA au niveau du ministère de la Santé, Amar Tou a eu, en fait, le feu vert de rouvrir le dossier et procéder à une évaluation puis à la relance des travaux. Il s'est fixé deux objectifs, à savoir « sauvegarder et sécuriser le site et redonner progressivement vie au site ». C'est ce qui a été signalé lors de la présentation, hier, de ce projet au sein de l'amphithéâtre de 74 places qui est en phase de finalisation. Depuis l'été dernier à ce jour, plusieurs œuvres ont été réalisées. Outre le nettoyage, l'installation de portails et de clôture, il a été procédé à l'ouverture d'une centaine de conteneurs (abandonnés depuis l'arrêt des travaux en 1985), comportant des équipements ultramodernes et des matériaux destinés à installer les unités des laboratoires de contrôle de produits biologiques, le centre de toxicologie, le laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques et le laboratoire de virologie. « Ce sont ces matériaux (cloisons, portes et fenêtres en aluminium, résine et vitre) que vous voyez là aujourd'hui installés qui étaient dans les conteneurs. Ces locaux étaient, il y a quelques mois, inaccessibles. Il fallait donc une volonté pour relancer ce projet », a déclaré fièrement Amar Tou, en effectuant la visite dans l'animalerie, le LNCPP et le centre de toxicologie (CNT). Le ministre de la Santé a souligné que les missions initiales du NIPA seront prises en charge, en plus de l'IPA par le LNCPP, le Centre national de pharmacologie et matériaux de vigilance (CNPM) et le CNT dans les bâtiments prévus dans le cadre de ses missions, à savoir la production de vaccins de sérums, le conditionnement, la distribution, le contrôle, le stockage, la recherche et diagnostic. Ainsi, des négociations sont en cours avec les Cubains, a-t-il ajouté, pour la production du vaccin contre l'hépatite B et, éventuellement, la production des hémodérivés. Des discussions sont également, a-t-il signalé, engagées avec Sanofi Pasteur (France) pour le conditionnement du vaccin antigrippal et la production du vaccin cellulaire antirabique. Pour rappel, le projet du NIPA d'une superficie de 28 ha date de 1975 et les travaux étaient interrompus depuis 1985. Après avoir englouti des financements colossaux estimés aujourd'hui à des milliards de dinars, le projet a été abandonné.