2012 sera l'année des législatives. Déjà les états-majors des partis politiques affûtent leurs armes en prévision de la compétition électorale. FLN, MSP, RND, FFS, RCD, PT et autres connaissent les frémissements dans leur fonctionnement et peut-être des remous dans les jours à venir. La scène politique s'anime de plus en plus. Les partis, aussi bien ceux qui sont au pouvoir que ceux dans l'opposition, se préparent à s'engager dans l'arène des prochaines élections législatives. C'est un véritable branle-bas de combat dans les états-majors politiques. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tenu hier une réunion extraordinaire de son conseil national, en attendant, comme il l'a prévu, l'organisation prochaine de son quatrième congrès. On ne sait pas si le parti de Saïd Sadi va prendre part aux élections législatives. Mais s'il n'a pas encore décidé de sa participation, le RCD, qui n'écarte pas cette éventualité, demande d'ores et déjà «une compétition loyale» et ne cesse de revendiquer une «surveillance internationale massive et qualifiée». Au Front des forces socialistes (FFS), la direction du parti semble, elle aussi, s'y préparer activement. La tenue dernièrement d'un conseil national a été un véritable tournant dans la vie de la formation de Hocine Aït Ahmed. En remplaçant le premier secrétaire Karim Tabbou, par Amar Laskri, et surtout en battant le rappel d'anciens cadres, entre autres, Ahmed Djedaï, Dalila Taleb, Samir Bouakouir et Ali Lemdani, le FFS compte s'inscrire désormais dans cette perspective. Fixant l'organisation d'une convention nationale, le congrès étant reporté à avant les élections législatives, le parti de Hocine Aït Ahmed donne autant de signaux, il compte bien abandonner la politique de la chaise vide. Les dernières législatives auxquelles il a pris part sont celles de 1997. En réalité, les prochaines échéances électorales donnent l'air de réveiller même ceux qui ont choisi, pour des raisons différentes, de rester en retrait de la vie politique. Certains, bien évidemment, par opportunisme, d'autres à cause des blocages politico-administratifs qui ont frappé pendant longtemps la création de partis politiques. Il y a une sorte de dégel qui s'effectue en prévision de la nouvelle loi sur les partis. La compétition électorale s'annonce en effet rude. Et tout porte à croire que les prochaines élections revêtiront un intérêt que les précédentes n'ont jamais eu à susciter du fait qu'elles interviennent dans un contexte «révolutionnaire» qui a vu la chute des dictatures en place, depuis des décennies dans les pays arabes et musulmans. Et cette donne qui risque de chambouler de fond en comble la scène politique nationale et bousculer éventuellement l'ordre établi n'échappe à aucun des acteurs qui s'apprêtent à investir le terrain politique longtemps plombé par un pouvoir qui a fermé tous les espaces d'expression. Ce nouveau contexte n'a d'ailleurs pas manqué d'annoncer les prémices d'une nouvelle recomposition du paysage politique national. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui vient à deux reprises de signer son divorce avec l'Alliance présidentielle constituée du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND), avec laquelle il partage le pouvoir depuis au moins 12 ans, pense pouvoir tirer profit de la vague verte qui déferle sur l'Afrique du Nord et commence à croire en sa chance avec l'arrivée des partis islamistes au pouvoir en Tunisie et au Maroc. Cela fait deux mois que son président, Bouguerra Soltani, parcourt le territoire national pour convaincre de son retour dans l'opposition. Et c'est dans cette brèche évidemment que Abdellah Djaballah veut s'engouffrer en lançant une nouvelle formation politique calquée sur le Parti pour la justice et le développement. Pendant ce temps, le FLN s'enfonce de plus en plus dans sa crise. Son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, qui préside depuis hier une réunion ordinaire du comité central, tente de minimiser les dégâts. Pour lui, les prochaines élections législatives ont un double enjeu : absorber la contestation dont il fait l'objet, et avoir un œil sur l'élection présidentielle pour laquelle il nourrit beaucoup d'ambition. Le RND, qui est en guerre contre lui, tente de réinvestir le terrain par le biais de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, et néanmoins Premier ministre, qui a organisé plusieurs réunions, à huis clos, avec ses militants.