La naissance de plus en plus de bébés grâce aux techniques de la procréation médicalement assistée a encouragé et redonné espoir à des centaines de couples souffrant de l'infertilité. Le procédé est devenu aujourd'hui pratique courante dans les différentes structures privées implantées à travers le pays. Ces huit centres enregistrent globalement les taux de réussite avoisinant les 25% à 30%, ce qui n'est pas loin des normes et des résultats réalisés au niveau international. Si les spécialistes en la matière maîtrisent aujourd'hui les techniques, telles que la fécondation in vitro, la stimulation ovarienne, la micro-injection, les candidats (les couples), par contre, rencontrent d'énormes difficultés pour assurer leur prise en charge. Les traitements prescrits coûtent excessivement cher et ils ne figurent pas sur les listes des médicaments remboursés. Le procédé, la fécondation in vitro, n'existe pas également dans les chapitres des « pathologies » pris en charge par la Sécurité sociale. Ce qui met les prescripteurs devant une situation gênante. Ces derniers sont également confrontés aux difficultés d'approvisionnement en produits (médicaments et matériels) inexistant en Algérie. Lesquels doivent être acheminés de l'étranger mais avec des précautions très rigoureuses. « Ce sont des produits qui nécessitent un conditionnement très spécifique et qui ont une durée de péremption très courte. Il serait plutôt souhaitable qu'une structure centrale soit installée en Algérie pour une commercialisation au niveau local », a déclaré docteur Nedir Cherif, président de l'Association nationale des centres de PMA qui vient tout juste de voir le jour. Cette association a aussi pour objectif de promouvoir cette spécialité qui est la procréation médicalement assistée et la défense des droits des malades pour la réussite des techniques pratiquées. Ce qui peut se traduire par une disponibilité des médicaments indispensables, leur remboursement par la Sécurité sociale, un éventuel remboursement par le centre d'une tentative échouée et sur le plan de l'éthique. « Il faut savoir qu'on doit répondre à la condition qui est l'obligation de moyens et l'obligation de résultats », a-t-il ajouté. Il soulignera que cette association a aussi pour objectif de sensibiliser les pouvoirs publics, en particulier le ministère de la Santé pour que les professionnels soient associés à toutes les décisions ayant trait à la PMA. Le vide juridique en matière de « gestion » de certaines techniques de cette activité pose également problème. Le docteur Nedir fait référence à la congélation embryonnaire. L'aspect scientifique n'est pas, par ailleurs, négligé. Des rencontres autour du thème seront organisées. Une manifestation scientifique internationale, les 2es journées de la clinique Feriel à laquelle prendront part des spécialistes de renom, aura lieu à Alger en février prochain.