Certaines personnes coupables de diverses malversations n'ont pas été inquiétées, par contre d'autres le sont, parce qu'elles sont plus vulnérables. E n 2007, une enquête judiciaire ouverte sur un double scandale DJS-OPOW avait abouti à l'interpellation par la justice de plusieurs dizaines de personnes opulentes et bien introduites impliquées dans des affaires de transactions douteuses, de faux et usage de faux, de dissimulation de recettes, de détournement de deniers publics et de corruption. En 2010, aucun des auteurs de ce scandale financier n'est inquiété par la justice, hormis onze personnes des plus vulnérables, et le scandale financier tourne au scandale judiciaire. En 2011, A.L., le juge auteur de falsification de documents officiels, de faux et usage de faux et d'abus de pouvoir est condamné, par contumace, à une peine de prison à perpétuité. De toutes ces péripéties, seule une poignée de petits fonctionnaires en pâtit. Six employés de la direction de la jeunesse et des sports (DJS) suspendus de leurs postes de travail par le ministère de tutelle pour poursuites judiciaires depuis le 14/01/2008, demandent leur réintégration dans leurs postes d'origine à l'instar de certains de leurs collègues, interpellés dans la même affaire. «Des cas similaires au nôtre dans les secteurs de l'agriculture, à l'OPGI, à l'APC de Souk Ahras, à la DAS et aux DJS de Khenchela et Guelma ont été réintégrés pour des considérations sociales», lit-on dans leur missive où les signataires évoquent la «hogra» et le «deux poids, deux mesures» dont ils sont victimes. Selon un responsable de la DJS de Souk Ahras, au fait de ce dossier, cette affaire qui remonte à l'année 2007, a été traitée, après appel, par la cour de Guelma, laquelle n'a pas acquitté ces fonctionnaires. Nous lisons dans leur correspondance: «Nous sommes dans une situation sociale lamentable qui s'est répercutée sur la cellule familiale.» Le parquet général a même introduit un pourvoi en cassation, compliquant davantage leur situation. «Nous avons adressé une demande de dérogation à la direction générale de la fonction publique (DGFP) et saisi officiellement les responsables à tous les niveaux pour prendre les dispositions nécessaires aux fins de permettre à ces collègues de regagner leurs postes d'origine et contribuer à leur stabilité familiale. Ceci sera possible avec l'approbation de la DGFP.» Pour ce qui est des autres cas d'employés de la DJS qui n'ont pas été touchés par cette mesure, notre interlocuteur dira qu'il n'existe aucun employé en poste concerné par ladite affaire. L'impunité, la fuite d'un magistrat véreux et la gestion sélective des dossiers professionnelles font un triple scandale.