Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkadhem, croit obtenir la majorité au Parlement à l'issue des élections législatives de 2012. «Vu la réalité du terrain, et la fidélité affichée au FLN par nos bastions traditionnels, je pense que nous serons la première force politique du pays en 2012. Les partis islamistes n'enregistreront qu'entre 35 et 40% des voix», a-t-il indiqué, hier, lors d'une conférence de presse au siège du parti à Hydra (Alger). La victoire des islamistes au Maroc, en Tunisie et en Egypte n'est pas étonnante, de l'avis du SG du FLN. «Nous avons déjà prédit l'été dernier que les islamistes dans le monde musulman, de Rabat à Djakarta, remporteraient entre 35 et 40% des voix. Ceci s'est réalisé dans le Monde arabe, puisque ces derniers ont toujours été opposants», a-t-il soutenu. Et d'ajouter : «Les islamistes algériens enregistreront un score similaire, même si une partie d'entre eux participe au gouvernement.» Belkhadem exclut l'idée d'un raz-de-marée islamiste. «L'Algérie a vécu cette expérience en 1991 et l'histoire ne se répétera pas. Le FIS a depuis été dissous. Ses militants sont maintenant éparpillés dans plusieurs partis, y compris au FLN, au RND et au MSP. Quant aux dirigeants du FIS, la loi a tranché sur leur sort», explique-t-il. Toutefois, il est utile de souligner que cette réaction du SG du FLN intervient après les propos tenus par ses partenaires islamistes de l'Alliance présidentielle. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, avait en effet affirmé à plusieurs reprises que les «Ikhwan» algériens «triompheraient aux prochaines échéances électorales». Par ailleurs, la participation de nouveaux partis politiques (annoncée par le président Bouteflika mardi dernier) ne représente pas une crainte pour Belkhadem : «Nous n'avons pas peur des nouvelles formations.» Abordant la révision de la Constitution, programmée après les élections, le FLN a déjà quelques propositions. «Nous demanderons à y introduire l'interdiction du nomadisme politique», prévoit Belkhadem. Le FLN, poursuit-il, «a déjà convoqué des constitutionnalistes pour réfléchir à des idées, car nous ne pouvons pas nier ce qui passe autour de nous, notamment les bouleversements survenus dans les pays arabes». Enfin, Abdelaziz Belkhadem promet aux femmes de son parti une large participation : «Le comité central a fait une exception. Nous n'exigerons pas de longues années d'activités partisanes, et ce, pour garantir une présence sur les listes de nos militantes.»