Amel-Wahiba Karfa, 23 ans, étudiante en première année de biologie, férue du 4e art, a osé monter sur les planches et a décidé de réussir. Sa fulgurante prestation dans la pièce «Thidith» (la vérité), écrite par Larbi Boulbina, réalisée par Mahfoud El Hani et présentée en avant-première au 3e festival national du théâtre amazigh, lui a valu le prix de la meilleure interprétation féminine, bien que la plupart des rivales soient des professionnelles. «Cette première expérience m'a permis de réaliser un rêve longtemps enfoui en moi», affirme Amel qui espère trouver d'autres occasions. S'exprimant avec du trémolo dans la voix, signe de passion et de profonds sentiments envers le théâtre, elle relate les péripéties qui l'ont conduite au théâtre: «Larbi Boulbina devait réaliser la même pièce à l'université, mais je n'avais aucune chance puisque je ne parle pas chaoui.» Tombé à l'eau, le projet devait être repris par le théâtre régional de Batna, et on lui fit appel. Une aubaine mais, comme nous l'avons déjà rapporté dans ces colonnes, elle devait apprendre son texte par cœur, ce qui lui a demandé un double effort. L'acharnement qui bouillonnait en elle a brisé tous les obstacles qui pouvaient se dresser sur le chemin, combien ardu, qui la mena au podium. C'est avec beaucoup de larmes et de douleurs qu'elle est arrivée à surpasser les exigences d'un réalisateur qui croyait en elle mais qui ne l'a pas ménagée. Ses parents sont fiers d'elle. «Mon père et ma mère à qui je dois une part de cette réussite m'ont encouragée dans cette expérience et je leur dois tout», dira-t-elle. Amel espère avoir d'autres occasions pour exprimer le talent qui a longtemps sommeillé en elle. Une bonne prise en charge est nécessaire pour faire exploser le potentiel artistique et théâtral de Amel.