Sans surprise, les délégués du Polisario ont renouvelé leur confiance à leur leader qui est aux commandes depuis 35 ans. Mohamed Abdelaziz, le secrétaire général sortant du Front Polisario, a été reconduit, dans la nuit d'hier, pour un nouveau mandat, son 11e. Seul candidat à briguer ce poste, il a été réélu secrétaire général à un taux de 96 %. Mohamed Abdelaziz, qui assume aussi, conformément à la Constitution sahraouie, la charge de président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a récolté 1551 voix, sur les 1622 exprimées. Le taux de participation au vote a atteint les 77%, sur les 2095 délégués sahraouis qui ont pris part au 13e congrès du Front Polisario, qui se tient depuis jeudi 13 décembre dernier à Tifariti, dans les territoires libérés de la RASD. Succès que l'élu attribue à l'unité du peuple sahraoui, qui a fait de ce congrès une réussite, et même «l'un des congrès les plus réussis» de par «le haut niveau des débats et interventions, la maturité des participants, leur patriotisme, leur pugnacité et leur confiance en la cause sahraouie, et leur abnégation pour l'indépendance de leur pays», a commenté Mohamed Abdelaziz, au matin de sa victoire, dans une déclaration à El Watan. «Nous avons pu tenir ce congrès avec plus de 2000 délégués, venus des territoires libérés, des camps de réfugiés, des territoires occupés, ainsi qu'avec la diaspora, venue des quatre coins du monde. Tous ces congressistes représentent la RASD dans toute sa diversité.» La tenue du congrès, un défi «Nous sommes satisfaits et heureux d'avoir pu tenir ce congrès ici, dans les territoires libérés, et maintenant, sous la protection de l'armée nationale», poursuit le président de la RASD. Considéré comme «l'homme de la situation» par de nombreuses hautes personnalités sahraouies, Mohamed Abdelaziz représente la «stabilité» politique en temps troubles. Statu quo dans les négociations avec le Maroc, assauts itératifs de l'occupation dans les territoires occupés, Printemps arabe qui n'a pas porté ses fruits pour la cause sahraouie, tentation et pressions des militaires pour la reprise de la lutte armée, mais aussi et surtout menaces terroristes dans le Sahel font que la RASD fait face à de nombreux fronts. De même, certains expliquent l'unanimité faite autour du «consensus Abdelaziz» par l'absence d'alternatives crédibles et de relèves à même de faire prendre à la lutte pour l'indépendance du pays de nouvelles formes. Par ailleurs, la journée d'hier a aussi été consacrée à l'élection des membres du secrétariat national, avec 147 candidats en lice pour pourvoir les 29 postes soumis au suffrage sur les 50 que compte cette instance. Le rapport de la commission du programme d'action nationale a été également adopté à la majorité et il ne reste plus que la validation par les congressistes du rapport de la commission des projets de déclaration finale et de résolutions.