La population de la commune de Haizer, à 9 km au nord de Bouira, a exprimé son ras-le-bol. Hier, deuxième journée de la protestation, les manifestants ont voulu montrer, par cette action, qu'ils ne sont pas restés indifférents face à la déchéance qui prévaut au niveau de leur municipalité. Après les sièges de l'APC et de la daïra, les citoyens ont barricadé la RN33 qui traverse le chef-lieu communal. Ce mouvement de contestation, explique-t-on, est une manière d'interpeller les pouvoirs publics et surtout leur rappeler qu'ils n'ont pas tenu leurs promesses. La commune de Haizer vit une situation de blocage depuis 2007. Aucun plan n'a été envisagé pour sortir la région du sous-développement. Dans une lettre adressée au wali, les protestataires revendiquent la prise en charge de plusieurs doléances. «Nous sommes privés de nos droits les plus élémentaires qui sont une route praticable, une ligne téléphonique, de l'eau potable, etc.», ont-ils écrit. Ainsi, les élus locaux, à leur tête le président de l'APC, ont été dénoncés par la population pour n'avoir jamais répondu présent pour venir en aide aux gens. Concernant le chômage qui lamine une bonne partie de la jeunesse, les manifestants évoquent le fait que la commune de Haizer, regorgeant de potentialités, notamment dans l'agriculture et le tourisme, peine à attirer les investisseurs. Et la cause de cet enclavement programmé, la population l'incombe aux responsables locaux qui sont loin d'être «responsables» au sens propre du terme. A noter que les manifestants, qui refusent de parler avec le chef de daïra de Haizer, exigent la présence du wali.