Après un début laborieux caractérisé par le départ du Français Jean Castellan, l'Entente ne récoltant que trois petits points en quatre journées, a fait appel au Suisse Alain Geiger. L'Helvète, qui prend une formation en plein doute, trouve en un laps de temps la bonne formule. L'efficiente prise en main d'un groupe remodelé et encadré par quelques anciens (Diss, Belkaïd et Benchadi) a été payante. L'appui d'un inconditionnel public qui a adopté des joueurs inconnus tels Nadji, Gourmi, Karaoui, Meguenni, Tiyouli, Ferahi et Djahnit est pour beaucoup dans cette embellie. La remobilisation d'un groupe ne disposant pourtant pas de doublures, faisant défaut en de nombreux postes, permet paradoxalement à l'Aigle noir de boucler la phase aller en champion. Réalisée avec un budget (110 millions de dinars dépensés depuis le début de l'exercice) limité, la performance des Noir et Blanc qui ont entamé le championnat avec d'innombrables appréhensions est une prouesse. Les choix tactiques de Geiger, un adepte du football total, basé sur un groupe soudé, attaquant et défendant en bloc, ont fait l'affaire d'une formation au point physiquement. Le titanesque travail réalisé par Boudjemaâ Mohammedi, un spécialiste en la matière, a beaucoup aidé les Ententistes, présents lors des matches (ASO, CRB, JSK et USMA) références. Avec 8 réalisations chacun, Hachoud et Aoudia sont, à l'instar du Chélifien Messaoud, les meilleurs buteurs de l'aller. En inscrivant 4 buts chacun, Djabou et Benmoussa sont les autres pointures de l'équipe. Avec un actif de 24 buts, les 4 joueurs précités représentent 70,58% des buts inscrits par l'Aigle noir. L'attaque, qui a craché le feu à 34 reprises, s'est illustrée. Avec une moyenne de 2,26 buts par match, le onze ententiste a inscrit un but toutes les 39 minutes, au grand bonheur des nostalgiques du beau jeu. En l'absence d'un demi défensif de métier, la défense, l'une des plus perméables du championnat, a encaissé la bagatelle de 25 buts (soit 1,66 but par match). Pour colmater ces brèches à l'origine des déboires de ce compartiment, le coach a demandé un gardien, un axial et un porteur d'eau. Le vœu du Suisse sera-t-il exaucé ? La réponse se trouve chez les recruteurs du club qui tâtonnent. En plus du résultat sportif, le club phare de Aïn El Fouara a mis dans le bain de jeunes joueurs qui gagnent en confiance. Mine de rien, l'international espoir, Akram Djahnit, a, en 14 rencontres, joué pas moins de 1058 minutes. Nadji, l'ex-attaquant du NRB Réghaïa, compte 365 minutes de temps de jeu. Titularisé face à l'USMA, l'ex-sociétaire de l'ES Mostaganem, Ferahi, qui a tiré son épingle du jeu, a joué, quant à lui, 204 minutes. L'état d'esprit du groupe a fait le reste pour ne pas dire l'essentiel : «Contrairement à l'exercice précédent, cette année, la vedette c'est le groupe. Animé par le désir de bien faire collectivement, le collectif qui tire dans la même et seule direction a été superbement récompensé. La position de la direction qui a banni le passe-droit est pour beaucoup dans ce résultat qui nous pousse à aller de l'avant», dira l'inamovible Riad Benchadi, qui retrouve une seconde jeunesse. Alain Geiger, qui abonde dans le même sens, estime que le plus dur reste à faire : «Terminer la première partie du championnat avec un effectif refait à 80% et des problèmes financiers qui perturbent le groupe, c'est un exploit. D'autant plus qu'au coup de starter de l'exercice, beaucoup de gens ne misaient pas trop sur cette équipe. On ne doit pas s'enflammer, car l'équipe qui dispose d'une bonne marge de progression fait face à de nombreuses lacunes à combler.»